Les agriculteurs de France se soulèvent face à des décisions jugées catastrophiques pour le secteur. Les manifestations sont à leur paroxysme, avec de nombreuses autoroutes coupées et des trains immobilisés ce mardi. La principale raison de cette colère réside dans l’abattage systématique des troupeaux lorsqu’un cas de dermatose est identifié.
La colère des agriculteurs s’est intensifiée après qu’un troupeau de 200 bovins a été abattu dans l’Ariège, alors qu’un seul cas de dermatose nodulaire contagieuse avait été détecté. Ce drame a ramené à la lumière la détresse d’une profession déjà maintenue sous pression par des normes européennes jugées excessives, ainsi que par le traité de libre-échange envisagé entre l’UE et le Mercosur, qui pourrait intensifier la concurrence.
Des blocages qui paralysent le pays
En ce mardi 16 décembre, les agriculteurs intensifient leurs actions à travers toute la France. Parmi les tronçons bloqués, l'A64 reliant Bayonne à Toulouse est particulièrement touchée, avec une fermeture sur près de 180 kilomètres. La SNCF a également signalé des perturbations, notamment sur la ligne Bordeaux-Marseille, touchant plusieurs milliers de passagers.
Les manifestations se multiplient dans diverses régions, affectant la circulation sur l'A9 et l'A54 dans le Gard, ainsi que sur l'A75 en Aveyron. Des incidents regrettables, tels qu'un accident de la route en Gironde causé par ces blocages, rappellent la tension qui règne sur les axes routiers.
Réunion d'urgence à Matignon
Face à cette situation explosive, le ministre de l’Agriculture, Sébastien Lecornu, a convoqué une réunion d’urgence à Matignon. Plusieurs ministres, dont ceux de l’Intérieur et de la Justice, étaient présents. Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a évoqué le lancement d'une « vague de vaccination massive » pour contenir la maladie touchant les bovins.
Les voix de l'opposition s'élèvent également. Marine Le Pen et les députés de La France Insoumise ont exprimé leurs préoccupations quant à l'avenir de l'agriculture française. Le Pen a appelé à rejeter l'accord de libre-échange afin de protéger les agriculteurs et la souveraineté alimentaire du pays. Jean-Luc Mélenchon de LFI demande un arrêt immédiat des abattages, arguant que ces politiques mettent en péril toute une profession.
Alors que la colère agricole s'exprime avec force et détermination, une mobilisation grande est attendue demain devant le Parlement européen à Strasbourg. Les actions des agriculteurs soulignent une demande pressante de changement et de soutien face à des défis économiques de plus en plus pesants. L'avenir de l'agriculture française se joue à ce moment charnière.







