Lors d'une intervention à l'Assemblée nationale le 17 décembre, le ministre du Travail a annoncé une initiative audacieuse : l'inscription d'une interdiction générale de travailler sous l'emprise de substances psychotropes dans le Code du travail. Selon Jean-Pierre Farandou, cette mesure vise à renforcer la sécurité au travail et à lutter contre l'augmentation alarmante des consommations de drogues. En effet, une étude récente révélait une montée de 107 % de la consommation de stupéfiants et d'alcool dans le milieu professionnel au cours des huit dernières années.
Actuellement, les employeurs disposent déjà de la possibilité de réaliser des dépistages de manière inopinée, mais seulement si cela est stipulé dans le règlement intérieur. Ces tests peuvent donner lieu à des sanctions disciplinaires, y compris le licenciement, en cas de refus.
Les avis divergent quant à la pertinence de cette initiative. Pour certains experts, comme le sociologue Jean-Claude Rivot, cette mesure pourrait dissuader les consommateurs potentiels de drogues et améliorer l’hygiène de vie au sein des entreprises. En revanche, d’autres, comme l'avocate spécialisée en droit du travail, Clara Fauré, mettent en avant le risque d'une stigmatisation accrue des employés, déjà vulnérables face à leurs addictions.
Le ministre a également annoncé une volonté de renforcer les mesures de prévention et d'améliorer la prise en charge des salariés consommateurs. Les entreprises pourraient être encouragées à mettre en place des programmes d’aide destinés à ceux qui souhaitent se désintoxiquer.
À ce jour, cet enjeu de santé publique ne cesse d'évoluer, en témoigne le rapport du Conseil national de la santé au travail qui souligne l'importance d’aborder la question des addictions de façon globale. Selon ce rapport, des actions concrètes doivent être entreprises pour accompagner les salariés, au-delà de simples restrictions juridiques.







