Le gouvernement français a annoncé qu'il présentera d'importantes mesures législatives au premier semestre de 2026 pour renforcer son arsenal judiciaire face au fléau croissant du narcotrafic. Lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur, Sébastien Lecornu, a souligné l'importance d'adapter les lois concernant les réductions de peine des narcotrafiquants, les alignant sur celles des terroristes.
Ces nouvelles mesures, attendues dans le projet de loi "Sure" initié par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, visent à garantir une répression plus rapide et efficace du narcotrafic. Selon les informations publiées par Le Monde, les détenus dans les maisons d'arrêt de haute sécurité ne pourront plus bénéficier de permissions de sortie, sauf après avoir purgé deux tiers de leur peine. En outre, les réductions de peine ne pourront pas dépasser un tiers de la peine initialement prononcée.
Le Premier ministre a martelé l’importance d’un effort collectif dans cette lutte, faisant echo à l'appel des autorités locales dénonçant l'ampleur de la crise. En 2023, une étude a révélé que 14,6 % des adultes français ont consommé au moins une drogue illicite autres que le cannabis, une augmentation de 50 % depuis 2017, selon des chiffres de l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies.
Parallèlement, Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de traquer les réseaux criminels opérant depuis l'étranger et de renforcer les sanctions contre les consommateurs de drogues. « La lutte contre le narcotrafic est notre priorité », a-t-il affirmé lors d'une récente visite à Marseille, ville durement touchée par ce fléau.
Gérald Darmanin a également promis qu’un décret concernant le statut de "repenti" serait mis en place d'ici la mi-janvier. Cela pourrait aider à encourager certains trafiquants à collaborer avec les autorités, comme le soulignent plusieurs experts en criminologie interrogés par Franceinfo.
Cependant, certains députés expriment des réserves. Davy Rimane, député GDR de Guyane, a fait remarquer que “l'incarcération sans politiques de prévention ne peut qu'engorger les prisons et renforcer les réseaux criminels.” Cette inquiétude reflète une opinion largement partagée par des acteurs de la société civile, qui appellent à une approche plus équilibrée, combinant prévention, traitement et répression.
Ces débats se poursuivront au Sénat, où la question du narcotrafic suscite des passions et des divergences d'opinion. Un avenir incertain se profile, mais la détermination du gouvernement à agir contre ce fléau semble plus forte que jamais.







