Prévu pour le mois de septembre 2026, le prêt de la célèbre tapisserie de Bayeux au British Museum de Londres suscite des inquiétudes, notamment auprès des spécialistes en art. Selon le Financial Times, le gouvernement britannique a décidé d'assurer ce chef-d'œuvre à hauteur de 917 millions d'euros.
Une assurance critiquée
Ce montant est censé couvrir d'éventuels dommages ou pertes survenant durant le transport et l'exposition de cette œuvre classée au patrimoine de l'Unesco. Les préoccupations sont d'autant plus vives que la tapisserie, longue de 68 mètres, révèle des signes de fragilité. Des experts, comme Didier Rykner, directeur de la rédaction de La Tribune de l'Art, ont dénoncé cette garantie comme une "vaste fumisterie", expliquant qu'aucune assurance ne pourrait réellement remplacer une œuvre aussi unique.
Une pétition a d'ores et déjà récolté près de 76.000 signatures pour s'opposer à ce transfert, qualifié par certains de "crime patrimonial".
Un art à préserver
Des rapports d'expertise menés depuis 2020 révèlent de graves dégradations de la tapisserie, dont plus de 24.000 taches et des déchirures. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Normandie avait même déclaré que l'œuvre n'était pas transportable sans une restauration préalable. Le projet de restauration prévu en 2020 a été reporté en raison de cette exposition imminente. Du côté des autorités, Emmanuel Macron a réaffirmé que ce prêt vise à renforcer les liens culturels entre la France et le Royaume-Uni.
Ce transfert de cette précieuse tapisserie, après avoir été préservée dans son musée pendant près de quarante ans, questionne sur les moyens de conserver notre patrimoine historique tout en favorisant les échanges culturels. Les prochaines étapes seront déterminantes pour la sauvegarde de cet emblème de l'art médiéval.







