La crise agricole s'intensifie en Europe, tout particulièrement en France, alors qu'un sommet européen sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur se profile. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, doit obtenir l'approbation des États membres pour finaliser ce traité ce samedi au Brésil. Cependant, la situation est loin d'être acquise.
Dans un mouvement inattendu, l'Italie a récemment rejoint la France dans sa demande de suspendre l'accord commercial. La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a évoqué la nécessité de garantir la protection de son secteur agricole, arguant qu'une signature hâtive serait « prématurée ». Elle se dit confiante que les conditions jugées nécessaires seront réunies dès le début de l'année. Cette position italienne adopte un ton fermement protecteur qui pourrait influencer les décisions au sein de l'UE.
Pour sa part, le président brésilien Lula a mis les Européens sous pression dans cette affaire. « Si nous ne signons pas maintenant, je ne continuerai pas après ma présidence », a-t-il déclaré, indiquant que le Brésil avait déjà fait de nombreuses concessions diplomatiques. Cette menace vient compliquer davantage les discussions, car l'Italie, aux côtés de pays comme la France, la Pologne et la Hongrie, pourrait constituer une minorité de blocage.
Les agriculteurs européens, pour leur part, ne restent pas inactifs. Des manifestations sont attendues à Bruxelles, où des dizaines de milliers de personnes devraient descendre dans les rues pour exprimer leur opposition au traité. Malgré les efforts de l'UE pour rassurer les agriculteurs en leur offrant des mesures de sauvegarde, cela risque de ne pas suffire pour apaiser les inquiétudes. Les mesures de protection pour les produits sensibles ont été renforcées, mais persistent des craintes parmi certains États membres que la France ne cherche finalement à torpiller l'accord Mercosur, qui a eu besoin de plus de 25 ans de négociations.
Les tensions sont palpables à la veille d'une décision cruciale, alors que les partisans de l'accord, notamment l'Allemagne et l'Espagne, plaident pour sa ratification rapide. Le chancelier allemand, Friedrich Merz, manifeste également un intérêt à faire pression sur ses homologues pour garantir un consensus autour de cette question divisive.
Pour approfondir le sujet, la rédaction d’20 Minutes souligne que ces enjeux ne sont pas seulement économiques, mais qu'ils touchent également à des questions culturelles et environnementales qui préoccupent fortement les citoyens européens.
