Une affaire déconcertante s'est récemment intensifiée après qu'un boîtier espion, capable de contrôler un navire à distance, a été retrouvé à bord d'un ferry italien ayant accosté à Sète. Le ministre de l’Intérieur a décrit cette intrusions comme une « menace très grave », suggérant une possible ingérence étrangère, très probablement d'origine russe.
Les investigations sont actuellement dirigées par des juges d'instruction parisiens, qui ont ouvert une enquête pour « atteinte à un système de traitement automatisé de données en bande organisée dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère » ainsi que pour « participation à une association de malfaiteurs ». Ce développement a fait réagir la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), spécialiste des affaires de contre-espionnage, qui s'emploie à comprendre l'étendue de cette opération.
Le point de départ de cette affaire est un signalement des autorités italiennes. Selon ces dernières, le ferry Fantastic aurait subi une infiltration de son système informatique. Ce signalement provenait de la compagnie maritime GNV, propriétaire du navire, qui avait déjà réussi à neutraliser une tentative d'intrusion sur ses systèmes. Deux membres d'équipage, un Letton et un Bulgare, ont vite été arrêtés à Sète, et des perquisitions ont été réalisées en urgence en Lettonie, soutenues par Eurojust et les autorités locales.
Le Letton interpellé a depuis été mis en examen et placé sous mandat de dépôt, tandis que le Bulgare a été relâché sans aucune poursuite. Selon le ministre Laurent Nuñez, « il semble que l’enquête mène vers des pistes d’ingérence internationale ». Tous les soupçons convergent vers la Russie, surtout dans le contexte de tensions croissantes depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022.
Alors que les relations entre la France et la Russie se dégradent efficacement, des experts notent que des actes de sabotage et d'ingérence se multiplient, avec des agents souvent issus des pays d'Europe de l'Est, comme l'indiquent plusieurs médias français. Maitre Thibault Bailly, l'avocat du suspect letton, a pourtant tempéré ces accusations, affirmant que « la thèse de l'ingérence russe pourrait s'avérer infondée ». Il espère que l'instruction révélera des éléments qui atténueront ces préoccupations initiales.
En ce qui concerne le navire Fantastic, après un examen mené par la DGSI, le ferry a été autorisé à reprendre la mer, ayant été placé sous scellés et immobilisé temporairement. GNV a souligné sa collaboration totale avec les autorités, tout en assurant une communication transparente avec les passagers lors des évènements récents. Le contexte international, selon les observateurs, suggère que des incidents similaires pourraient se multiplier, menaçant la sécurité maritime de l'Europe dans un climat d'incertitude et de méfiance.







