Ce mercredi sur France Inter, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a tenu à remettre en question les méthodes de la commission d’enquête parlementaire sur l’audiovisuel public, dirigée par le député UDR Charles Alloncle. Selon elle, des pratiques comme le "live tweeting" ou le fait que des personnes auditionnées puissent découvrir leur convocation par la presse sont inacceptables.
« Je rappelle à l’ordre le rapporteur pour qu'il respecte nos règles et ainsi préserver la crédibilité de la commission », a-t-elle déclaré au micro du journaliste Benjamin Duhamel. Ses critiques visent à garantir que la commission ne soit pas utilisée à des fins politiques, ce qui pourrait nuire à son efficacité. Les auditions, parfois jugées "compliquées" par Braun-Pivet, soulèvent des préoccupations quant à la transparence et à l'équité du processus.
Les mots de la présidente n’ont pas été bien reçus par Alloncle, qui a rétorqué sur les réseaux sociaux, affirmant qu’une présidente de l’Assemblée nationale "ne devrait pas dire ça". Il a promis de mener son enquête jusqu’au bout, affirmant : "Défendre l’intérêt général est l’honneur et le devoir d’un député". Alloncle a ainsi réaffirmé sa détermination à résister aux pressions auxquelles il pourrait être soumis, notamment de la part de ceux qui devraient protéger l’intégrité des institutions.
Depuis le lancement de cette commission, les enjeux sont considérables. Avec un déficit de 80 millions d’euros accumulés par France Télévisions en quatre ans, la présidente de l’organisme, Delphine Ernotte, a fait face à des reproches quant à la neutralité et au pluralisme de ses chaînes, obligations fondamentales pour un service public. Le devoir de surveillance des institutions financières est également au cœur des préoccupations exprimées par plusieurs députés au sein de la commission.
Selon des experts en médias, une telle situation pourrait avoir des impacts durables sur la confiance du public envers les institutions publiques. Il est impératif, selon ces experts, que le cadre législatif encadrant ces commissions d'enquête soit renforcé pour éviter tout dévoiement à des fins politiques.
Cette affaire met en lumière les tensions croissantes au sein de l’Assemblée nationale, tout en rappelant l'importance d'une séparation claire entre les enquêtes parlementaires et les jeux politiques.







