À Paris, une première historique se dessine à l'approche des élections municipales. Les socialistes, écologistes et communistes s'apprêtent à unir leurs forces dès le premier tour, soutenant l'ex-premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire. Après des négociations complexes, cette alliance est devenue essentielle face à une droite revitalisée autour de Rachida Dati, comme l'a rapporté Franceinfo.
Ce mercredi matin, les écologistes parisiens ont été invités à voter en faveur de cet accord en vue de créer une liste commune qui espère rassembler « toutes les forces de gauche » intéressées. David Belliard, le candidat écologiste, a décrit cet événement comme quelque chose qui n'était jamais arrivé auparavant, soulignant son caractère historique.
Bien que socialistes et écologistes co-gèrent la ville depuis 2001, ils n'avaient jamais unifié leur campagne dès le premier tour. L’accord, qui inclut le retrait de David Belliard et du communiste Ian Brossat, doit encore être validé par les membres des trois partis, dont les 2.500 adhérents écologistes. « Je suis prêt à continuer la campagne dans toutes les configurations dès demain, » a affirmé M. Belliard, ajoutant que la situation électorale actuelle nécessite un changement significatif.
Dans un contexte où une droite jugée parfois extrême est en compétition, le besoin d'une union apparente est vital, a tweeté Ian Brossat. Lorsqu'on l'a interrogé sur une possible alliance avec La France Insoumise (LFI) au second tour, Belliard s'est montré favorable à une « candidature unique à gauche », afin de maximiser les chances de succès contre la droite.
L'accord, tel que consulté par l'AFP, inclut un engagement à faire en sorte qu'il n'y ait qu'une seule liste de gauche au second tour, et exclut toute alliance avec le candidat Horizons soutenu par Renaissance, Pierre-Yves Bournazel.
Cette alliance, initialement attendue pour octobre, est le résultat de plus de trois mois de discussions intenses. Une source socialiste a reconnu que la réalisation d'un tel accord est difficile, précisant que cela nécessite des concessions de la part de chaque partie.
Les discussions ont été marquées par des désaccords, notamment concernant la représentation des écologistes au Conseil de Paris, surtout à la lumière d'une réforme électorale controversée. Cette réforme est perçue par l'exécutif sortant comme une tentative d’affaiblir leur position face à la droite, mais selon l'accord, 36 écologistes seraient éligibles contre 28 actuellement.
Les écologistes ont également obtenu que David Belliard soit à la tête de la liste dans le XIe arrondissement, une zone historiquement socialiste. Ce nouvel accord promet un partage plus équilibré des responsabilités au sein de cette coalition, garantissant que personne ne détienne une majorité seule.
Des priorités communes telles qu'une revalorisation du périscolaire, un service de garde d’enfant universel, l’objectif d’atteindre 40% de logements publics, ainsi que la poursuite de la piétonisation et du verdissement de la ville, sont également inscrites dans l'accord. Néanmoins, des sujets de friction demeurent, comme l’avenir du Parc des Princes.
Certains experts estiment que cette union, bien qu'elle représente un coût considérable pour les socialistes, pourrait générer un effet de vote utile, en créant une dynamique favorable pour les élections. À l'exemple de Paris, de nombreuses grandes villes français dirigées par la gauche envisagent une coalition similaire dès le premier tour.







