L'arrestation de Rexhino Abazaj, mieux connu sous le nom de Gino, par les autorités françaises rappelle l'ampleur des enjeux juridiques et politiques au sein de l'Europe. Ce militant antifasciste, arrêté en région parisienne, fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par l'Allemagne, qui a joué le rôle d'intermédiaire pour sa remise à la Hongrie. En avril dernier, la France avait refusé d'extrader Gino en raison de préoccupations concernant le traitement potentiel qu'il pourrait subir dans son pays d'origine, la Hongrie, où il est accusé d'avoir participé à une attaque contre des néonazis à Budapest en février 2023.
Lors de son arrestation, Me Youri Krassoulia, son avocat, a exprimé sa surprise, indiquant qu’il aurait probablement coopéré s’il avait été convoqué. Cette situation soulève des interrogations sur la transparence et l'équité des procédures judiciaires en Europe. Alors que la Hongrie a émis un mandat d'arrêt européen contre Gino en novembre 2023, il a été incarcéré mais a ensuite été libéré sous contrôle judiciaire. Malgré cela, en avril 2025, un tribunal français a annulé cette mesure de contrôle en soulignant les risques d'un traitement inhumain et la possibilité d'un procès inéquitable en Hongrie.
Gino a été de nouveau placé en détention à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) et doit apparaître devant un juge d'appel à Paris, un événement qui pourrait influencer sa situation à court terme. Ses supporters organisent un rassemblement devant le tribunal pour défendre ses droits. Ils craignent qu'une extradition vers l'Allemagne ne mène finalement à un transfert vers la Hongrie, compromettant ainsi la protection des droits de Gino. D'autres cas similaires ont créés des tensions entre les différentes nations de l’UE; l’Italie, par exemple, a refusé d'extrader un de ses ressortissants vers la Hongrie après qu'un militant allemand a déjà été remis aux autorités hongroises.
Ce climat d'incertitude et de tensions met en lumière le difficile équilibre entre la coopération policière au sein de l'Union européenne et les obligations envers les droits fondamentaux de chaque individu. Alors que ce dossier continue d'attirer l'attention des défenseurs des droits de l'homme et des médias, la question de l'extradition de Gino pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception de la justice en Europe.







