L'ex-président des Républicains, Laurent Wauquiez, revendique l'idée d'une primaire élargie avec pour objectif d'unir la droite et le centre en vue des élections présidentielles de 2027. Il est convaincu qu'un candidat unique a les meilleures chances d'accéder au second tour. Cependant, ses propositions soulèvent des réticences au sein de son propre camp.
Lors d'un récent échange avec Édouard Philippe, maire du Havre, Wauquiez a plaidé pour sa vision : "Tu devrais soutenir les primaires que je propose" a-t-il suggéré, suggérant ainsi un leadership partagé pour galvaniser le soutien autour d'une candidature unifiée. Philippe a semblé ouvert à la discussion, bien qu'il ne se soit pas engagé.
Un paysage politique en mutation
Contrairement à d'autres, Wauquiez voit une opportunité dans l'instabilité politique actuelle. Alors que de nombreux élus expriment leur désillusion face à la situation, il reste optimiste. Pour lui, la division entre ceux cherchant à "tout faire exploser" et ceux appelant à la stabilité pourrait redessiner les frontières entre les partis, rétablissant ainsi un clivage droite/gauche.
Les Républicains, selon lui, devraient clairement se positionner contre le Rassemblement National (RN) et La France Insoumise (LFI) tout en attirant des alliés de gauche modérée, comme certains membres de Renaissance et Horizons. Wauquiez incite également ses collègues à voter pour des budgets bénéfiques au pays, même contre l'avis de Bruno Retailleau, président de son parti, renforçant ainsi sa stratégie d'ouverture.
Des voix en faveur des primaires
Certains membres des Républicains, tels que Michel Barnier et Valérie Pécresse, soutiennent déjà l'idée d'une primaire. Wauquiez encourage également une forte pression populaire pour que cette initiative prenne forme. Néanmoins, le large périmètre qu'il envisage, incluant des personnalités comme Éric Zemmour et Gérald Darmanin, ne fait pas l'unanimité. Beaucoup dans le parti estiment que Zemmour ne représente pas la droite traditionnelle.
Wauquiez rappelle les précédentes primaires de 2017 qui avaient inclus des figures diverses comme Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson. Bien que ces références témoignent d'une volonté de réussir une convergence, le climat politique a depuis évolué et inclut désormais des lignes de fracture plus nettes entre les factions.
Dans une interview récente, l’analyste politique Brice Teinturier a observé que "la nécessité de se rassembler autour d’un candidat unique pourrait être la clé pour la droite" en 2027, ce qui fait écho aux préoccupations de Wauquiez. Cependant, le défi reste de rassembler des personnalités aussi variées sans créer des frictions internes irréparables.
Enfin, Wauquiez projette que la primaire se tienne au début de 2027, intégrant même des figures modérées du macronisme tout en refusant d'être perçu comme un soutien à l'actuelle administration. "Nous devons redéfinir le clivage", a-t-il affirmé. "La primaire est l'outil, mais il nous faut recomposer la droite". Cette ambition, s'il parvient à l'incarner, pourrait faire de lui un acteur central dans la lutte politique à venir.







