Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a récemment redonné un coup d'accélérateur à une polémique qui divise les agences fédérales : l'adoption de la police d'écriture. Dans un télégramme interne, il a ordonné que toutes les communications officielles du département d'État rebasculent sur la police Times New Roman, estimant la transition vers Calibri, initiée par son prédécesseur Antony Blinken, comme un gaspillage et une décision de diversité superflue.
En effet, le choix de Calibri, une police sans empattement, avait été justifié par ses avantages en matière d'accessibilité pour les personnes ayant des difficultés visuelles. Une déclaration qui faisait écho à une tendance croissante au sein des administrations américaines visant à favoriser l’inclusivité. Microsoft a même fait de Calibri sa police par défaut, soulignant son utilisation moderne et lisible.
Cependant, le département d’État rétorque que le style de police envoie un message sur le professionnalisme et la gravité des documents officiels. Dans un document de décembre passé, il a affirmé que Calibri n'était pas adapté aux communications diplomatiques formelles, se qualifiant de moins approprié pour transmettre une image de crédibilité.
Les avis divergent sur cette question. Selon un article de Le Monde, des experts en accessibilité affirment que les polices sans empattement comme Calibri sont plus faciles à lire pour de nombreuses personnes souffrant de déficiences visuelles. La décision de Rubio s'inscrit dans un contexte plus large, où l'administration Trump procède au démantèlement des dispositifs de diversité, équité, et inclusion (DEI) qui ont vu le jour après les manifestations contre les brutalités policières de 2020. Ces initiatives étaient perçues par certains membres du parti républicain comme discriminatoires envers les hommes blancs et contraires au principe du mérite.
En effet, Rubio a déclaré que cette décision visait à restaurer le décorum et à afficher une « voix unifiée et professionnelle » dans tous les échanges diplomatiques. La controverse autour de cette directive témoigne d'une opposition croissante aux programmes de diversité dans les États-Unis d’après la crise de la pandémie, ainsi que d'une volonté d'affirmer des valeurs conservatrices au sein des institutions publiques.
La réponse du département d'État aux nouvelles critiques de son positionnement sur la police d'écriture n'a pas encore été fournie. Ce débat souligne la complexité des enjeux de communication dans le domaine public, là où l'image, la lisibilité et l'accessibilité doivent coexister et être soigneusement balancées.







