Dans une récente interview accordée à Libération, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a rappelé sa position d'opposition face au Premier ministre Sébastien Lecornu. En évoquant le recours à l'article 49.3 de la Constitution, Faure a déclaré : "Le 49.3 n'est pas une baguette magique" et a averti que son utilisation sans compromis préalable exposerait le gouvernement à une "censure immédiate".
Ce dernier souligne la nécessité d'un dialogue constructif. "Si le gouvernement choisit d'agir sans compromis, il ne pourra se prévaloir de l'appui de la gauche", a rappelé Faure, en soulignant qu'un vote favorable des députés socialistes sur le budget de la Sécurité sociale avait été obtenu uniquement grâce à une négociation préalable évitant l'utilisation du 49.3.
Faure a également précisé que la situation était différente pour le budget de l'État. "Voter ce budget nous ferait entrer dans la majorité, ce que nous ne pouvons pas tolérer", a-t-il dit, tout en insistant sur l'importance d'obtenir l'abstention de la gauche, y compris les écologistes et les communistes, pour faire avancer le projet. À ce titre, il a exprimé des inquiétudes sur la possibilité de parvenir à un accord dans les délais impartis.
En effet, si aucune solution n'est trouvée, le gouvernement pourrait être contraint de recourir à une loi spéciale en fin d'année pour maintenir le fonctionnement des administrations. Ce type de loi avait été appliqué en 2024, lorsque le budget a dû être voté en février. Des experts politiques s'interrogent sur la faisabilité d'un dialogue fructueux avant les échéances cruciales. Comme l'explique le politologue Jean-Marc Ayrault, "la situation actuelle demande de la créativité politique pour éviter une crise budgétaire".







