Paris (France) (AFP) – Les Français se considèrent en bonne santé ? Une récente enquête expose des résultats nuancés, révélant des inégalités significatives selon le niveau socio-économique.
Une vue d'ensemble révélatrice
L’agence Santé publique France nous offre une mise à jour annuelle de l’état de santé des Français. Pour 2024, environ 35.000 questionnaires ont été analysés. Yann Le Strat, directeur scientifique de l'agence, a qualifié cette analyse de "plus précise que jamais", soulignant à la fois des progrès notables ainsi que d'importants défis à relever.
À première vue, deux Français sur trois se disent en bonne santé, mais ce chiffre cache une réalité bien plus sombre pour les plus défavorisés. Les personnes ayant des difficultés financières voient leur perception de santé chuter à seulement 50%. Comme le souligne l’Institut de veille sanitaire, les maladies telles que le diabète et l’hypertension touchent davantage ceux qui font face à des enjeux économiques difficiles.
Un fléau en recul : le tabagisme
Un point réjouissant : la baisse du tabagisme. Moins d’un fumeur sur cinq a déclaré fumer quotidiennement, une diminution notable, surtout après le pic observé pendant la crise du Covid-19. Cependant, ce sont principalement les catégories socio-économiques moins privilégiées qui continuent à souffrir. Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, a noté qu’en dix ans, le nombre de fumeurs a chuté de 4 millions.
Les conséquences des changements climatiques sur la santé
Sur un autre registre, les impacts des changements climatiques sont devenus des préoccupations majeures de santé publique, avec quatre Français sur cinq témoignant d'avoir vécu un événement climatique extrême. Environ 40% affirment avoir ressenti des effets physiques de ces phénomènes, augmentant les inquiétudes quant à la santé à long terme.
La santé mentale : un défi à relever
La santé mentale, qualifiée de grande cause nationale, s'avère être un sujet d'actualité. En 2024, 16% des adultes ont rapporté avoir vécu un épisode dépressif significatif. On observe également une disparité selon le sexe et la situation financière, les femmes, les jeunes et les personnes en difficulté étant plus touchés. Jean-Baptiste Richard, de Santé publique France, note qu'une part significative des hommes dépressifs restent sans traitement, contrairement à leurs homologues féminines.
Un manque d'information préoccupant
Malgré une majorité favorable à la vaccination (80%), des lacunes dans les connaissances demeurent, notamment concernant le Covid-19, suscitant des interrogations chez près d'un quart des Français. De plus, 40% ignorent les dangers de la résistance aux antibiotiques, un problème de santé globale que les autorités tentent de sensibiliser. Alors que les experts mettent en garde contre la surconsommation d'antibiotiques, cette méconnaissance pourrait avoir des conséquences graves pour la santé publique.
Les résultats de cette enquête soulignent des inégalités et des défis persistants dans le domaine de la santé, faisant de l'éducation et de la prévention des priorités pour les années à venir.







