Pour la première fois depuis 1964, le Salon de l'agriculture pourrait se dérouler sans ses vaches emblématiques, protagonistes qui attirent des milliers de visiteurs et représentent une source de revenus pour les éleveurs espérant décrocher des prix ou vendre leurs meilleurs animaux. La menace de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pèse sur cet événement, prévu du 21 février au 1er mars, ayant déjà influencé les foires et salons agricoles des derniers mois.
Jérôme Despey, président du Salon, a déclaré dans un article de La Tribune Dimanche que la situation actuelle ne permet pas de garantir la présence d'animaux. « Prétendre le contraire serait irresponsable. Mettre le vivant en avant... c'est une responsabilité », a-t-il ajouté. Les organisateurs du Salon, représentant le Centre national des expositions et concours agricoles (Ceneca), insistent sur le respect strict des consignes sanitaires, en réponse à la crise actuelle.
En 2025, le Salon avait accueilli environ 4 000 animaux, dont de nombreux bovins, occupant majoritairement le grand hall de la Porte de Versailles. Cependant, la présence de ces animaux dépend largement des restrictions régionales concernant les mouvements de bétail. Par exemple, en Savoie et dans les départements voisins, les restrictions ont déjà été levées après que les troupeaux ont été entièrement vaccinés. D'autres départements, comme le Jura et le Doubs, pourraient également voir ces restrictions levées prochainement, sauf si de nouveaux cas apparaissent.
Pourtant, dans plusieurs zones du Sud-Ouest, où la vaccination est toujours en cours, des restrictions pourraient encore être appliquées. Selon les informations relayées par FranceInfo, la situation est préoccupante, notamment après la confirmation d'un nouveau cas en Haute-Garonne.
Les Salons précédents ont déjà été impactés par diverses épidémies. Par exemple, en 2010, la crise de la vache folle avait entraîné une présence renforcée de vétérinaires, tandis que la fièvre aphteuse néfastement planait sur l'édition de 2001. Plus récemment, c'est la grippe aviaire qui avait empêché l'exposition de volailles au Salon.
Le Salon international de l'élevage à Rennes a également dû diminuer le nombre de bovins présents à cause de la DNC et de la fièvre catarrhale, menaçant ainsi les revenus des éleveurs, qui voient dans ces réunions une opportunité pour garantir des relations commerciales à long terme. « Pour les éleveurs, il est crucial d’avoir des rassemblements comme ceux-ci pour assurer leurs marchés », souligne Jean-Yves Rissel, responsable des présentations animales au Space, selon Ouest-France.
Il est prévu que l'organisation de tels événements devienne de plus en plus compliquée, notamment en raison des préoccupations sanitaires croissantes. « Les éleveurs doivent se sentir en sécurité, et actuellement, il y a trop d'incertitudes », conclut-il. Alors que certains salons professionnels continuent d'attirer de nombreux participants, le Salon de Paris reste tourné vers le grand public et pourrait devoir revoir ses modalités pour garantir la sécurité de tous.







