Le Parlement français a voté mardi une loi spéciale pour assurer le financement provisoire de l'État, ouvrant la voie à des discussions sur le budget 2026, prévues pour janvier. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a exprimé sa conviction qu'un consensus est possible, malgré les tensions politiques actuelles.
Cette loi, presentada suite à l'échec d'une commission mixte paritaire entre députés et sénateurs, a reçu le soutien unanime des deux chambres, reflétant une volonté commune de stabiliser les finances publiques.
Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en 2024, le paysage politique est fragmenté, rendant la gouvernance plus complexe. Lecornu a rappelé que le gouvernement avait déjà eu recours à ce type de loi l'an dernier, suite à la chute de l'exécutif sous Michel Barnier.
Le Premier ministre a souligné l'importance de prendre le temps nécessaire pour élaborer un budget solide, sans percevoir cela comme une faiblesse. "Un budget doit être prêt pour janvier", a-t-il insisté, notant que l'objectif est de ramener le déficit à moins de 5% du PIB d'ici 2026.
Lecornu a proposé d'explorer cinq axes principaux pour parvenir à un accord avec les différents groupes politiques : l'agriculture, les collectivités locales, le logement, l'outre-mer, et les questions de jeunesse. Son dialogue avec le Parti socialiste a déjà permis de faire avancer le budget de la Sécurité sociale pour l'année à venir, bien que cela ait nécessité des concessions financières.
Cependant, les divergences marquées entre l'Assemblée et le Sénat, le dernier réclamant aucun nouvel impôt, compliquent l'approbation de la loi de finances. "Il existe un léger décalage horaire entre les deux chambres," a ironisé Lecornu mercredi, illustrant les tensions qui perdurent.
Au début de l'année, le gouvernement espère une nouvelle lecture du budget en commission, tout en demeurant conscient des défis liés à une France en proie à un endettement croissant. Les discussions doivent se dérouler tout en maintenant une certaine pression sur les finances publiques. Comme rapporté par Le Monde, des experts craignent un déficit public atteignant les 5,3% sans un ajustement nécessaire.
La loi spéciale adoptée permet d'assurer la continuité des services publics sans introduire de nouvelles dépenses, notamment dans le secteur de la défense. Lecornu a rencontré plusieurs forces politiques pour discuter de solutions possibles à ces défis à venir, excluant La France insoumise et le Rassemblement national.
Parallèlement, la question de l'usage de l'article 49.3, qui permettrait au gouvernement d'adopter le texte sans vote, demeure en toile de fond, avec des appels à son utilisation de la part de certains leaders de droite. La présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a affirmé sa résistance à cette approche, soulignant la nécessité de trouver un compromis. Selon des sources politiques, atteindre un accord de non-censure avec le PS pourrait s'avérer crucial pour l'exécutif, puisqu'une motion de censure exige une majorité, augmentant encore l'importance des discussions à venir.







