Dans un tournant significatif des relations internationales, l'administration Trump a infligé des sanctions à plusieurs personnalités européennes, dont Thierry Breton, ancien commissaire européen et ardent défenseur d’une régulation stricte des géants technologiques. Ces mesures, annoncées le 23 décembre, sont perçues comme une réponse directe aux efforts de l'Union européenne visant à encadrer le numérique et à combattre la désinformation en ligne.
Le département d'État a justifié ces sanctions en dénonçant des actes de "censure" qui nuisent aux intérêts américains. Marco Rubio, chef de la diplomatie, a affirmé que des "idéologues européens" tentaient d'exercer une pression sur les plateformes américaines pour qu'elles modèrent des contenus en ligne qui vont à l'encontre de leurs opinions. Les cinq personnalités sanctionnées se voient désormais interdites de séjour aux États-Unis, une décision qui suscite de vives réactions à travers l'Atlantique.
Les sanctions visent également Imran Ahmed, directeur du Center for Countering Digital Hate, Clare Melford, de GDI, et les fondatrices d’HateAid, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon, qui militent contre la désinformation et la haine en ligne. Le président Trump a toujours eu des réticences face aux réglementations européennes, les qualifiant d’atteinte à la liberté d'expression, notamment en raison des lois plus strictes sur la modération de contenu imposées par l'UE.
En réaction, la France a exprimé un soutien sans réserve à Thierry Breton. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que ces sanctions étaient inacceptables et que les règles de l’espace numérique européen ne devraient pas être imposées par d'autres pays. Jean-Noël Barrot a insisté sur le fait que le règlement sur les services numériques a été adopté démocratiquement et n'a aucune portée extraterritoriale.
La tension entre les États-Unis et l'UE ne date pas d'hier. Les relations se sont détériorées à la suite de diverses actions de l'UE contre des entreprises américaines, comme l'amende de 140 millions de dollars infligée à Twitter, qui a été considérée comme une provocation par Washington. Selon des experts, cette escalade pourrait entraîner une guerre commerciale dans le secteur numérique, où la réglementation européenne devient un enjeu majeur. L'UE, grâce à ses normes, se positionne comme un leader dans la régulation du numérique, ce qui n'est pas du goût de tous.
Alors que cette situation se développe, les commentateurs s’interrogent : la régulation européenne est-elle vraiment une censure, ou s'agit-il simplement d'une tentative de protéger les citoyens et la démocratie face à la désinformation ? Les voix au sein de l’UE plaident pour une nécessaire protection des valeurs et des droits civiques à l'ère numérique. Les sanctions américaines pourraient donc avoir des conséquences bien plus larges que prévues.







