La ville d'Ivry-sur-Seine, connue pour ses positions politiques marquées, est condamnée à verser 7 500 euros à la préfecture du Val-de-Marne pour avoir tardé à retirer ses banderoles de soutien à Gaza. Cette décision a été confirmée le 25 novembre par le tribunal administratif de Melun, qui a imposé des astreintes de 1 500 euros par jour durant les cinq jours de retard.
La municipalité, dirigée par le maire Philippe Bouyssou, a affiché des messages de solidarité envers la Palestine sur le fronton de l'hôtel de ville, une action qui a suscité des controverses en raison du principe de neutralité imposé aux services publics. "Les services publics ne doivent pas afficher des signes symbolisant des opinions politiques", a précisé le juge administratif, en réponse aux requêtes de la préfecture.
Ce n'est pas la première fois que la ville est mise en cause. Une nouvelle sanction de 6 000 euros pourrait bientôt s'ajouter à cette somme, liée à un autre message de soutien affiché quelques jours plus tard. Philippe Bouyssou a exprimé son mécontentement, affirmant que cet argent aurait pu être investi dans des initiatives locales. "Cela représente des ressources qui auraient pu bénéficier à des associations", a-t-il déclaré.
Mais l’édile ne cache pas son soutien à la cause palestinienne et exprime sa volonté de continuer à faire entendre sa voix. "J’assume totalement cette décision, car la situation en Gaza reste tragique. Entre les accords de paix et aujourd'hui, on dénombre des centaines de victimes palestiniennes", a-t-il ajouté.
Une pastèque face à la préfecture : un symbole de contestation
Depuis le retrait des banderoles, un immense symbole - une pastèque - a été installé sur le bâtiment de la mairie, devenu, au fil des mois, un emblème du soutien à Gaza. Une plainte a été déposée par l'Organisation juive européenne, arguant que l'image évoque une Palestine unie, mais Bouyssou a riposté, soulignant que l'art en question est avant tout une œuvre symbolique.
"Ils affirment que la forme de la pastèque renvoie à une Palestine allant de la mer Méditerranée au Jourdain, mais la nôtre est carrée !", a-t-il plaisanté. La bataille judiciaire pour cette œuvre pourrait s’éterniser, sans audience avant plusieurs mois. Franceinfo a rapporté que le débat sur la liberté d'expression des élus locaux est au cœur de cette controverse, un enjeu qui dépasse largement la commune d'Ivry-sur-Seine.
Au-delà des amendes, cette affaire soulève des questions fondamentales sur les limites de la liberté d'expression dans le contexte des collectivités locales, un sujet de débat qui semble appelé à perdurer dans le paysage politique français.







