La corruption touche de plus en plus les surveillants des prisons françaises. En effet, les condamnations pour corruption parmi les agents pénitentiaires ont augmenté de 13 % entre 2021 et 2023. Alors que 25 surveillants ont été sanctionnés cette année seulement, la situation soulève de vives inquiétudes.
Récemment, des unités d'élite ont mené une opération de fouille dans la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, la plus grande d'Europe. Au cours de cette intervention, des objets interdits tels que des téléphones portables et des stupéfiants ont été découverts. Le directeur de l'établissement, Christophe Debarbieux, a manifesté son inquiétude face à la multiplication des voies d'accès non autorisées aux prisons, notamment via l'utilisation de drones et la corruption de certains agents.
La situation demeure préoccupante : des détenus affirment obtenir des contrebandes par le biais de rançons versées à des surveillants. L'un d'eux a même déclaré : "Tout et n'importe quoi peut passer, et une fois que la porte est ouverte à la corruption, il est difficile de revenir en arrière." Cette problématique est confirmée par les expertises des psychologues spécialisés en criminologie, qui soulignent le risque d'une escalade de la corruption en milieu pénitentiaire.
Un phénomène marginal mais en forte expansion
Les analyses montrent qu'il s'agit d'un phénomène marginal, mais son augmentation est alarmante. Pour donner un aperçu plus large, des surveillants dans plusieurs prisons de la région parisienne, comme Réau et Donny, sont actuellement sous enquête pour avoir fait passer des colis en échange d'argent, selon des sources locales.
Cette corruption peut insidieusement s’installer, souvent par des petites concessions qui mènent à une dérive plus grave. Un élu du syndicat UFAP-UNSA, Wilfrid Fonck, a déclaré : "Cela commence par des demandes apparemment innocentes, mais cela a des conséquences lourdes par la suite." Les agents peuvent se retrouver isolés face à des détenus déterminés, aggravant ainsi la situation.
Des actions en réponse : une inspection générale à venir
Malgré les efforts de prévention, notamment des formations anti-corruption obligatoires, les agents pénitentiaires se trouvent souvent soumis à de fortes pressions financières. Comme l'a souligné Sacha Straub-Kahn, porte-parole du ministère de la Justice, "les narcotrafiquants disposent de moyens presque illimités pour corrompre ou menacer les surveillants".
Pour contrer cette montée de la corruption, une inspection générale des agents pénitentiaires est prévue pour 2026, selon les autorités. Des mesures qui visent à renforcer le contrôle et à restaurer l'intégrité au sein de ces établissements. Toutefois, le chemin sera long pour retrouver un climat de confiance et de sécurité.







