En juillet 2015, la ville de Poitiers a été le théâtre d'un crime choquant : une jeune joggeuse a été agressée et violée le long de la rivière du Clain. Après une enquête de près de dix ans restée sans issue, un rebondissement est survenu cette semaine avec l'arrestation d'un homme de 28 ans, suspecté d'être l'auteur des faits.
Cette arrestation a été orchestrée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 2022 par le Pôle national des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE). Selon un communiqué du parquet de Nanterre, le suspect a été identifié grâce à la généalogie génétique, une méthode qui a permis aux enquêteurs de remonter à lui par le biais d'une coopération avec le FBI, comme l'indique Le Parisien.
Le 23 juin 2015, la victime, âgée de 25 ans, a subi des violences graves et un viol. Utilisant un tournevis comme arme, l'agresseur a réussi à prendre la fuite, laissant derrière lui des indices, dont de l'ADN. Cet ADN n'étant pas enregistré dans les bases de données policières, l'affaire est restée ouverte sans piste sérieuse pendant des années.
Pour avancer dans cette affaire froide, les enquêteurs ont décidé de faire appel à des bases de données américaines, où des particuliers font analyser leur ADN pour connaître leurs origines. En juin 2025, une demande officielle a été faite pour interroger ces bases. Le parquet a précisé que cette démarche respectait les règles de coopération judiciaire et pénale.
Alors que l'utilisation de la généalogie génétique est encore sujette à des débats réglementaires en France, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment annoncé que des lois seraient mises en place pour encadrer cette pratique. Des experts estiment qu'une telle approche pourrait modifier le paysage de l'enquête criminelle dans le pays, offrant ainsi de nouvelles possibilités pour résoudre des affaires non élucidées depuis longtemps.
Les évolutions technologiques en matière de génétique offrent un espoir considérable à la justice française. Des affaires naguère considérées comme irrésolues pourraient ainsi trouver une conclusion grâce à l'ADN, un outil qui, selon des criminologues, est devenu indispensable dans la lutte contre le crime.







