Paris – Le projet de budget de l'État pour 2026 suscite de vives discussions au Sénat, particulièrement après son rejet par l'Assemblée nationale. Ce projet, qui cherche à réduire le déficit à 4,7% du PIB, propose des ajustements significatifs en matière de prélèvements et de dépenses.
- Un déficit à surveiller
Selon les économistes, le gouvernement vise à réaliser des économies d'environ 30 milliards d'euros, équilibrant la nécessité de nouveaux prélèvements de 14 milliards et des économies sur les dépenses de 17 milliards. Pour rester sous la barre des 5% de PIB en déficit, comme l'a souligné Sébastien Lecornu, ministre des Comptes publics, il est crucial que ces mesures soient à la fois justes et efficaces.
- Contribution pour hauts revenus prolongée
La contribution différentielle des hauts revenus, assise sur un taux d'imposition minimum de 20% pour les ménages très aisés, devrait générer 1,5 milliard d'euros. Ce dispositif, soutenu par le Sénat, témoigne d'une volonté de solidarité fiscale, bien que des voix s'élèvent pour critiquer sa portée limitée.
- Taxation des holdings et gel de l'impôt sur le revenu
Le projet inclut également une taxe sur les patrimoines financiers des holdings, considérée par certains experts comme un moyen de lutter contre l'évasion fiscale. Néanmoins, celle-ci a vu son rendement réduit à 100 millions d'euros. Par ailleurs, le gel du barème de l'impôt sur le revenu pourrait entraîner 200.000 nouveaux contribuables, remettant en question l'équité fiscale.
- Suppression de niches fiscales
La suppression de 23 niches fiscales pourrait rapporter jusqu'à 5 milliards d'euros, notamment dans le domaine des biocarburants. Cette mesure, bien que controversée, pourrait être une première étape vers une fiscalité plus équilibrée, comme l’indique le rapport de France Stratégie.
- Réformes proposées et débats parlementaires
Les discussions portent également sur des mesures à long terme, telles que la réduction de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dont la suppression est désormais prévue pour 2028. Alors que le Sénat se prépare à examiner plus en détail ces réformes, les élus de différentes sensibilités continuent d'alerter sur les risques d'inégalités exacerbées. Le président de la commission des Finances, Laurent Saint-Martin, a exprimé son inquiétude face à l'impact de ces mesures sur les classes moyennes.
En somme, alors que le Sénat propose des ajustements pour rendre le dispositif plus équilibré, les débats autour du budget de l'État de 2026 mettent en évidence la nécessité d'une approche budgétaire plus inclusive et pérenne. Sous la pression des syndicats et des organisations sociales, cette réforme devra convaincre de sa capacité à instaurer un véritable partage des efforts fiscaux.







