Face à la recrudescence des signalements d’agressions sexuelles dans les écoles françaises, un collectif de parents d’élèves, #MeTooÉcole, a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour exiger des mesures concrètes de protection des enfants.
"Le courage institutionnel fait défaut", déplorent les signataires dans leur missive publiée dans La Tribune Dimanche. Ils s’insurgent que des signalements aient été déposés sans qu’aucune action ne soit entreprise, laissant un silence assourdissant et une culture de la banalisation perdurer. "Cette omerta protège davantage les adultes que les enfants", soulignent-ils.
Un phénomène alarmant à Paris et au-delà
À Paris, en 2025, plus de trente animateurs ont été suspendus, dont plus de la moitié pour des suspicions d’agressions sexuelles. Lisa-Lou Wipf, procureure des mineurs, a révélé que quinze enquêtes judiciaires sont actuellement ouvertes pour des violences sexuelles dans les écoles maternelles de la capitale. Ces chiffres alarmants rappellent l’urgence de la situation : "Depuis plus d’une décennie, des rapports mettant en lumière ce problème s’accumulent, mais restent souvent lettre morte", déplorent les parents.
Le message ne s’adresse pas seulement au président. La première dame, Brigitte Macron, a également été interpellée. Son engagement contre le harcèlement scolaire est loué, mais les parents souhaitent voir des actions concrètes suivies d’effets. "Un pays qui ne protège pas ses enfants compromet son avenir", insistent-ils.
Vers une réforme nécessaire
Pour faire face à cette crise, le collectif #MeTooÉcole propose plusieurs mesures essentielles : un contrôle systématique des antécédents, une formation obligatoire pour les professionnels, la protection des lanceurs d’alerte ainsi qu’un protocole clair pour chaque établissement scolaire. De plus, une enquête administrative exhaustive visant à auditer les écoles et structures périscolaires est demandée afin de garantir la sécurité des enfants.
En réponse à cette problématique croissante, la mairie de Paris a récemment mis en place un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dirigées vers les enfants. Parmi les initiatives, on retrouve la création d’un poste de défenseur des enfants, une communication renforcée avec les familles et une formation accrue pour les animateurs périscolaires. Ces efforts visent à restaurer l'école comme un lieu sûr, d’apprentissage et d’épanouissement, tel qu’exprimé par les parents.
Il est temps, conclut le collectif, qu'Emmanuel Macron s'engage fermement et prenne des mesures nationales fortes pour résorber cette crise et protéger l'avenir de nos enfants.







