Didier Lombard, l’ancien dirigeant de France Télécom, a été privé de sa Légion d'honneur suite à une décision du Président de la République, en réponse à son rôle dans une tragédie humaine marquée par une série de suicides au sein de l'entreprise. En effet, à partir de 2006, deux plans de restructuration controversés ont été mis en place, dégradant drastiquement les conditions de travail pour de nombreux employés.
À 83 ans, Lombard, ainsi que deux anciens cadres de France Télécom, ont vu leur distinction honorifique annulée par des décrets publiés le 6 décembre au Journal officiel. Ainsi, la grande chancellerie a affirmé que toute condamnation pénale ou acte contraire à l'honneur d'un décoré peut justifier une procédure disciplinaire.
En janvier, la cour d'appel de Paris a confirmé une peine de un an de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende contre Lombard, pour harcèlement moral institutionnel. Ces sanctions, bien qu'allégées par rapport aux peines initiales, soulignent la gravité des conséquences des décisions managériales de l'ex-PDG, pour lesquelles il a été reconnu coupable d'avoir favorisé un environnement de travail toxique, entraînant une détérioration alarmante de la santé mentale de ses employés.
Les échos de cette affaires se répercutent dans l'opinion publique, plusieurs associations de victimes et groupes syndicaux condamnant fermement la gestion de Lombard. Le syndicat CFE-CGC Orange a même qualifié le maintien de ces distinctions de "désinsulte aux victimes" et d'un "déshonneur pour notre République". Une lettre a été adressée au Grand chancelier de la Légion d'honneur, demandant le retrait immédiat des décorations.
En révélant l'impact dévastateur de son leadership, cette affaire rappelle l'importance cruciale d'un management éthique et humain dans les grandes entreprises. Les Français continuent de questionner l'héritage laissé par France Télécom, qui, sous la gouvernance de Lombard, a subi sa propre tragédie. D'autres experts soulignent également que des cas similaires dans d'autres entreprises pourraient nécessiter une vigilance accrue pour protéger les droits et la santé des travailleurs.







