Les membres du collectif Boycott 68 portent un soulagement après une longue lutte judiciaire de plus de 15 ans. En novembre 2025, la Cour de cassation à Paris a statue en leur faveur, mettant fin à un chapitre houleux de leur histoire. Ces militants avaient initialement appelé au boycott de produits israéliens entre 2009 et 2010, menant à des actions de protestation en distribuant des tracts devant des hypermarchés dans la région de Mulhouse.
Leurs efforts étaient encadrés par des messages politiques tels que « Palestine vivra, boycott Israël », reflétant une position pro-palestinienne forte. Cependant, cela leur a également valu des poursuites judiciaires pour « provocation publique à la discrimination en raison de l’origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion ». En 2011, ils ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Mulhouse, mais la cour d’appel de Colmar leur a infligé une condamnation en 2013.
Cette affaire a suscité des débats intenses sur la liberté d’expression et le droit à la contestation en France. Des experts comme le professeur de droit public Jean-Michel Goudard notent que ces décisions judiciaires posent la question de savoir où se situe la frontière entre la critique légitime et l'incitation à la haine. « La relaxe finale de Boycott 68 pourrait en effet poser un précédent pour d'autres mouvements similaires », souligne Goudard.
Le collectif a perdu un membre au cours de cette bataille juridique, mais le soutien de la communauté locale et d'organisations des droits humains a été sans faille. « C'est un vrai soulagement. Nous nous sommes battus pour nos convictions », confie l'un des membres relaxés. Alors que certains militent pour des mouvements similaires en France, cette décision pourrait influencer les débats futurs sur les manifestations politiques et la liberté d’expression.







