Le tribunal correctionnel de Nanterre a requis, ce mercredi 3 décembre, une peine d'un an de prison avec sursis à l'encontre d'un jeune homme de 23 ans, reconnu coupable d'avoir profané la tombe de Robert Badinter le 9 octobre à Bagneux. Cette offense a eu lieu quelques heures précédant l'entrée de l'ancien garde des Sceaux au Panthéon, un événement marquant pour la France, en mémoire de son rôle crucial dans l'abolition de la peine de mort.
Jugeant le prévenu en comparution immédiate, le procureur, Yves Badorc, a non seulement demandé la peine d'emprisonnement, mais a aussi souligné la nécessité d'un stage de citoyenneté et d'un travail d'intérêt général. L'individu, qui fréquente une école prestigieuse, a affirmé s'être inspiré des débats autour de figures politiques controversées, notamment Jean-Marie Le Pen, essayant de justifier son acte en se présentant comme « royaliste loyaliste ».
Son intervention a provoqué l'indignation générale. Emmanuel Macron a déclaré, sur les réseaux sociaux, que « la République est toujours plus forte que la haine », rappelant ainsi l'importance de protéger la mémoire des personnalités nationales. Les tags injurieux laissés sur la pierre tombale, notamment des mots tels que « assassins » et « violeurs », ont été qualifiés d'attaques indésirables contre l'héritage de Badinter, qui a décédé en février 2024 à l'âge de 95 ans.
Bien que la tombe n'ait subi aucun dommage matériel, l'incident a déclenché une enquête par la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine. Les propos tenus par le prévenu ont soulevé des interrogations au sein de l'opinion publique et des experts en criminologie, mais également parmi les politiciens, qui soulignent l'importance d'une éducation civique solide pour prévenir de tels actes de vandalisme.
« La mémoire de nos grands hommes doit être respectée », a commenté un historien sur FranceInfo, appelant à une réflexion sur l'éducation et la mémoire collective. Avec une société de plus en plus divisée, des actions comme celle-ci ne font que raviver les tensions et le besoin d'un véritable débat autour de nos valeurs communes.







