Le 4 décembre, l'Athénée Municipal de Bordeaux a accueilli la troisième édition du concours d'éloquence organisé par l'association Éloquence de la différence. Ce rassemblement unique a permis à des jeunes bègues de se dépasser en prenant la parole devant un public de 300 personnes. Une occasion de prouver que le bégaiement ne doit pas être un obstacle à l'expression.
Le concours a mis en lumière des candidats comme Félix, Youssouf et Raphaël, porteurs d'un message fort : les mots trébuchent, mais la passion et l'authenticité peuvent transcender les barrières. Raphaël, à seulement 18 ans, a remporté le concours, témoignant de l'importance de la confiance en soi et du regard des autres dans le processus d’expression. "Je regarde mes interlocuteurs dans les yeux, maintenant," a-t-il confié, une avancée significative depuis le début de son parcours.
Beaucoup d'experts en speech therapy, comme Hélène Duclos à Villenave-d'Ornon, soulignent que le bégaiement demeure un sujet tabou. Selon elle, l'accompagnement par des orthophonistes et des coachs spécialisés aide véritablement les bègues à s'exprimer avec aisance. "L'important est d'apprendre à gérer ses émotions tout en avançant vers les autres," explique-t-elle.
Ceux qui s'expriment souvent assument également leurs différences. Abdelaziz a déclaré : "Le président Joe Biden et le footballeur Dayot Upamecano bégayent, mais cela ne les empêche pas de réussir!" Son témoignage rappelle que la persévérance et le travail peuvent conduire à une transformation personnelle, tant sur le plan oratoire que psychologique.
Le concours a porté des thématiques profondes axées sur la philosophie, abordant des questions comme : "Faut-il s'adapter plutôt que transformer le monde?" ou "Les émotions doivent-elles primer sur la raison?" Ces réflexions ont suscité des débats riches et diversifiés, mettant en avant non seulement le courage des participants mais aussi leur capacité à réfléchir sur des sujets complexes en public.
Cette initiative n'est pas qu'une compétition : c'est un véritable mouvement pour changer le regard sur le bégaiement et montrer que la parole est un droit accessible à tous. Comme le conclut un participant, "Nos mots restent, même si le trajet pour les exprimer peut être difficile." Un témoignage qui résonne profondément en ces temps où l'inclusivité est plus que jamais d'actualité.







