Mardi 16 décembre, le Parquet national financier (PNF) a demandé un procès pour plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, en raison d'accusations d'association de malfaiteurs et de subornation de témoin dans l'affaire de la rétraction de Ziad Takieddine.
Un nouveau tournant majuscule vient de se produire dans l'intrigante affaire des financements libyens ayant entouré la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Les accusations révélées par le PNF soulignent la complexité et le sérieux des circonstances entourant les déclarations de Ziad Takieddine, un homme d'affaires franco-libanais ayant défrayé la chronique ces dernières années. En 2012, Takieddine affirmait avoir transporté une valise contenant 5 millions d'euros en liquide, prétendument issus de la Libye, destinée à soutenir la campagne présidentielle de Sarkozy. Ces allégations avaient été corroborées par des témoignages, mais, au fil des ans, Takieddine a fait face à de multiples contradictions.
Le PNF semble désormais convaincu que la rétractation de Takieddine aurait été, en quelque sorte, arrangée par Nicolas Sarkozy et son entourage. Selon de nombreuses sources, cette démarche aurait permis de dissimuler des preuves cruciales dans cette affaire. Mimi Marchand, surnommée la "papesse de la presse people", fait également partie des prévenus, poursuivie pour son implication dans des manœuvres censées influencer des témoins au Liban. Cette situation met en lumière l'écheveau complexe de relations entre journalistes, hommes politiques et affaires judiciaires, dans un pays où la confiance envers les institutions est de plus en plus frêle.
Un procès en perspective
Le procès pourrait se tenir dans un climat tendu, alors même que Ziad Takieddine est décédé le 23 septembre dernier à Beyrouth, laissant derrière lui une affaire encore plus chargée et mystérieuse. Pour sa part, Nicolas Sarkozy a récemment été condamné à cinq ans de prison dans une affaire connexe. Après avoir purgé 21 jours à la prison de la Santé, il a été mis en liberté conditionnelle. Le retour en justice de l'ancien président est prévu pour le 16 mars 2026, période durant laquelle de nouvelles révélations pourraient voir le jour.
Les ramifications de ce dossier dépassent largement le cadre judiciaire. Comme l'indiquent plusieurs experts en affaires politiques, l'opinion publique est de plus en plus vigilante face aux comportements des élites. "Ce type de procès peut avoir un impact non seulement sur les protagonistes, mais aussi sur la confiance des citoyens dans les institutions", a déclaré un analyste politique. Les prochaines semaines s'annoncent cruciales pour l'évolution de cette affaire test pour la démocratie française.







