Dans le cadre du procès en appel de l'affaire tragique de Samuel Paty, la défense d'Abdelhakim Sefrioui a annoncé son intention d'inviter des figures politiques majeures, notamment le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez et l'ancien garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, à témoigner. Cette demande a été formulée lors d'une conférence de presse par Me Vincent Brengarth, qui représente Sefrioui, condamné à quinze ans pour son implication dans l'assassinat.
La défense argue que la présence de ces témoins est cruciale pour éclaircir les circonstances entourant l'attaque, survenue le 16 octobre 2020, lorsque Samuel Paty a été tué de manière brutale par Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène. Laurent Nuñez, à l'époque coordinateur national du renseignement, est sommée d'expliquer les éventuelles défaillances des services de sécurité qui auraient pu permettre d'identifier Anzorov avant qu'il ne passe à l'acte. Selon Le Monde, Anzorov avait déjà suscité des alertes sur les réseaux sociaux.
Me Brengarth a souligné que plusieurs de ses publications avaient été signalées, ouvrant ainsi une discussion sur la responsabilité indirecte de ses clients face à l'inefficacité des agences de renseignement. En ce qui concerne Eric Dupond-Moretti, il avait précédemment soutenu qu'il n'y avait pas eu de faille dans le suivi d'Anzorov, une affirmation contestée par la défense qui fait valoir que les éléments recueillis durant la procédure montrent le contraire.
Ce procès en appel, qui débutera le 26 janvier et se déroulera sur un mois, pourrait également mettre en lumière la manière dont les discours de haine et les actes de violence sont gérés en France. Les précédentes condamnations, prononcées en décembre 2024, avaient vu plusieurs co-accusés écoper de peines allant de un à seize ans de prison, dont des complices d'Anzorov, impliqués dans une campagne vilipendante contre Samuel Paty.
« Nous espérons que ces auditions permettent de mieux comprendre comment un tel drame a pu se produire et de s'assurer que cela ne se reproduise plus », a déclaré Brengarth. Le sort de l'éducation et de la liberté d'expression est en jeu, des sujets qui préoccupent profondément les Français.







