Le Conseil d'État a prononcé une décision marquante en annulant un arrêté préfectoral qui autorisait un éleveur des Hautes-Pyrénées à tirer sur des loups pour défendre son troupeau. Cette décision est d'une grande importance, car la population de loups dans cette région est extrêmement menacée, avec seulement un spécimen mâle identifié à ce jour.
En avril dernier, cet arrêté avait été émis par le préfet à Tarbes pour permettre au président du groupement pastoral de Saint-Pé-de-Bigorre, aux abords de Lourdes, d’effectuer des « tirs de défense simple ». Cependant, la mesure avait été contestée par l'association de défense des animaux, Ferus, respectée pour son engagement en faveur de la protection de la faune sauvage. En juillet, le tribunal administratif de Pau avait soutenu l'arrêté, mais le Conseil d'État est finalement arrivé à une conclusion différente en soulignant que cette autorisation serait nuisible à la conservation de l'espèce au niveau local.
La cour a également condamné l'État à verser 3 000 euros à Ferus pour couvrir ses frais de justice, soulignant ainsi l'importance de protéger cette espèce protégée. La première réaction des éleveurs a été de dénoncer un manque de compréhension de la réalité du terrain par les autorités. En effet, selon un récent rapport de la préfecture Auvergne-Rhône-Alpes, la population de loups en France est estimée à plus de 1 000 individus, contre seulement quelques spécimens isolés dans certaines régions comme les Pyrénées.
À partir du 1er janvier, une nouvelle réglementation entrera en vigueur, permettant aux éleveurs ou chasseurs mandatés d'abattre un loup en cas d'attaque sur leur troupeau, mais sans autorisation préalable, ce qui soulève des préoccupations parmi les défenseurs de l'environnement.
Les éleveurs continuent de faire pression sur le gouvernement, suggérant que les chiffres présentés sont sous-estimés et appelant à une gestion plus rigoureuse des interactions entre le bétail et les prédateurs. Ce débat met en lumière la tension persistante entre la protection de la faune sauvage et les intérêts des éleveurs, se manifestant sur tout le territoire français, notamment dans les Alpes où les meutes de loups sont plus nombreuses. En attendant, l'attention se porte sur la préservation d'un écosystème fragile, où chaque espèce joue un rôle crucial.







