Trente ans après les Accords de Dayton, qui mirent fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine en 1995, la jeunesse du pays aspire à réécrire son histoire. Elle s'engage activement pour dépasser les divisions ethniques et construire un avenir commun. Dans des villes comme Mostar, dominées par les cicatrices urbaines du conflit, les jeunes participent à des initiatives culturelles et citoyennes afin de rétablir le dialogue.
Des organisations comme le centre culturel Abrašević à Mostar mettent en avant des projets qui mobilisent les jeunes autour de l'héritage du conflit et de la mémoire collective. Monika Bazina, membre de ce centre, note que les efforts pour montrer l'importance de ces sites historiques sont cruciaux pour sensibiliser les générations futures. "Nous voulons montrer que ces ruines racontent une histoire qui nous appartient à tous", affirme-t-elle.
Les jeunes musulmans, croates et serbes tentent de s'affranchir des anciennes tensions. Amina Sejfić, participante à un projet médiatique de Sarajevo, souligne qu'il est essentiel de fournir une plateforme pour toutes les voix : "Il est important que chaque communauté ait accès à l'histoire partagée pour favoriser la compréhension mutuelle". Cette volonté de construire un avenir commun contraste pourtant avec un système politique toujours marqué par le nationalisme et la corruption.
Selon Aline Cateux, anthropologue, la lutte contre le nationalisme est essentielle pour le progrès. "Les jeunes veulent vivre ensemble, mais ils sont souvent bloqués par la politique qui insiste sur des identités divisées", déclare-t-elle. En dépit de ces obstacles, l'espoir persiste chez les jeunes qui voient un avenir sans conflit. "Cette ville nous appartient maintenant", affirme Azra, une jeune activiste de Mostar, qui rêve d'un renouveau basé sur la coopération et le respect mutuel.
Alors que de nombreux jeunes choisissent d'émigrer à la recherche de meilleures opportunités, ceux qui restent continuent de croire en un avenir commun. La réconciliation est possible, estiment-ils, si chacun s’engage réellement à changer les choses. La route vers une société unie est encore longue, mais leur détermination illumine un chemin plein de promesses.







