Escroquerie aux manuscrits : cinq ans de prison pour le fondateur d'Aristophil

Un coup de tonnerre dans le monde des investissements : la triste saga d'Aristophil.
Escroquerie aux manuscrits : cinq ans de prison pour le fondateur d'Aristophil
Le fondateur de la société de placement de manuscrits anciens Aristophil, Gérard Lhéritier, le 2 avril 2014 à Paris © Martin BUREAU / AFP/Archives

Paris (France) – Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, jeudi, Gérard Lhéritier, le fondateur de la controversée société de placement Aristophil, à une peine de cinq ans de prison ferme après avoir été reconnu coupable d’« escroquerie » et de « pratiques commerciales trompeuses ». Cette décision choc a été accueillie avec surprise par la défense, Me Benoît Verger exprimant son intention de faire appel de ce jugement.

Le président du tribunal, Guillaume Daieff, a souligné le rôle central joué par Lhéritier dans un système similaire à une pyramide de Ponzi, décrivant sa manœuvre comme un véritable piège pour les investisseurs. Le parquet a précédemment requis une peine encore plus sévère, estimant que cette affaire constitue l’une des plus vastes escroqueries en bande organisée, impliquant près de 8 000 victimes, selon les informations de Le Monde.

Les tumultes judiciaires ont révélé qu'Aristophil, entre 2009 et 2014, avait commercialisé des manuscrits et autres documents historiques de valeur, tels que des autographes de grandes figures comme Albert Einstein et Simone de Beauvoir. Les épargnants étaient attirés par une promesse de rendement à 8 %, sans aucun risque, une assurance fournie par leurs conseillers de gestion. Cependant, à l’issue du procès, il est clair que cette promesse n'a jamais été fondée.

À la suite de la faillite de la société en 2016, les victimes ont perdu près d'un milliard d'euros, une tragédie évoquée par de nombreux épargnants lors du procès. Un expert-comptable lié à la société a également été condamné à deux ans de prison, tandis que d'autres prévenus ont reçu des peines avec sursis pour leurs pratiques trompeuses.

Alors qu'Aristophil promettait un investissement sécurisé, la réalité montre une tout autre face, avec des experts et des analystes économiques qualifiant ce cas d'une « leçon amère » pour l’industrie des placements alternatives. Le remboursement des victimes demeure une préoccupation majeure, et cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la régulation de ce secteur.

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