Paris (France) – Dans un communiqué adressé à l'AFP, des représentants des familles des victimes de l'attentat du DC-10, qui ont précédemment déposé une plainte au procès libyen, ont exprimé leur indignation face aux commentaires contenus dans le livre de Nicolas Sarkozy.
Intitulé "Le journal d'un prisonnier", cet ouvrage destiné à relater ses trois semaines de détention à la prison de la Santé, semble modifier la perception des événements, selon le collectif "Les Filles du DC-10". Ces dernières accusent l'ancien président de se présenter en victime face aux souffrances des familles, un choix jugé comme une manipulation des faits.
Le 19 septembre 1989, 170 vies de personnes issues de 18 nationalités ont été tragiquement perdues lors de l'attentat, orchestré par les services secrets libyens, ciblant un vol d’UTA au-dessus du Niger.
Nicolas Sarkozy, condamné pour avoir prétendument cherché un financement pour sa campagne présidentielle de 2007 par l'intermédiaire d'Abdallah Senoussi, a récemment été écroué après une sentence de cinq ans de prison. Les détails troublants de cette manœuvre relèvent d'une manipulation choquante, puisque l’individu en question était déjà condamné pour son rôle dans cet attentat.
Dans son livre, Sarkozy qualifie les témoignages des familles lors du procès de "moments émouvants", révélant qu'il a été profondément touché par certaines histoires, mais aussi affecté par les critiques acerbes qui lui étaient adressées. "J'ai été bouleversé par nombre de ces témoignages, mais la violence de certains propos m'a frappé", écrit-il.
Par ailleurs, l'ex-président affirme avoir rencontré des familles avant la controversial visite de Kadhafi à Paris en 2007, tout en maintenant qu'il n'a jamais eu de contact direct avec Senoussi. Cette affirmation a été rapidement contestée par les proches des victimes, notamment par le collectif "Les Filles du DC-10", qui soulignent : "C'est une distorsion de la vérité... Nicolas Sarkozy était au courant des relations de ses collaborateurs avec ce personnage clé".
La situation met en lumière non seulement une blessure non cicatrisée pour des familles encore endeuillées, mais aussi la complexité des enjeux politiques entourant cette tragédie. Comme le souligne le quotidien "Le Monde", cette affaire témoigne d'un passé douloureux qui continue de hanter les consciences en France.







