Le président chinois, Xi Jinping, a reçu en grande pompe Emmanuel Macron, son homologue français, jeudi dernier. Cette rencontre, marquée par une série de gestes diplomatiques symboliques, est l'occasion pour Macron de pressent le dirigeant chinois à rétablir un meilleur équilibre dans les échanges commerciaux avec l'Europe. L'un des objectifs majeurs de cette visite est d'explorer la possibilité d'utiliser l'influence chinoise sur la Russie afin de mettre un terme à la guerre en Ukraine, tragédie qui se déroule aux portes de l'Union européenne.
Lors de leur accueil au Palais du peuple, cadre emblématique du pouvoir communiste, Macron et son épouse Brigitte ont bénéficié d'une cérémonie officielle où les hymnes nationaux ont retenti. Au programme, des discussions restreintes suivies de rencontres élargies, plus de 35 chefs d'entreprises français, comprenant des géants comme Airbus et EDF, accompagnent le président.
Dans un contexte de visites diplomatiques passées, il s'agit de la quatrième rencontre officielle de Macron en Chine depuis son élection en 2017, illustrant ainsi l'importance que la France accorde à sa relation avec ce pays en constante évolution. Malgré cela, les différends persistent, notamment concernant le soutien chinois à la Russie dans le conflit ukrainien. Le gouvernement français espère que la Chine, en tant que partenaire économique et politique majeur de Moscou, exercera son influence pour que la Russie se dirige vers la paix.
Bien que la Chine déclare vouloir la paix, elle continue de soutenir économiquement la Russie, se plaçant comme le plus grand acheteur mondial de combustibles fossiles russes. De plus, l'absence de condamnation publique de l'invasion de l'Ukraine par Pékin alimente les inquiétudes européennes. Des observateurs, comme l'expert en relations internationales Jean-Pierre Cabestan, estiment que la position de la Chine pourrait être changée si Macron réussit à dialoguer efficacement avec Xi.
Les discussions devront également traiter des préoccupations françaises vis-à-vis des pratiques commerciales jugées déloyales, que ce soit dans les secteurs des voitures électriques ou de l'acier. Le déficit commercial actuel entre l'Europe et la Chine, s'élevant à 357,1 milliards de dollars, est une source d'inquiétude majeure pour les entreprises françaises, comme le souligne le quotidien Le Monde.
Macron insistera également sur la nécessité pour la Chine d'augmenter ses investissements en France, tout en exigeant un accès plus équitable aux métaux rares, ressources clés dont la maîtrise est essentielle pour les technologies de demain. Enfin, le sujet tant délicat de Taïwan, qui a entraîné des tensions croissantes avec le Japon, sera aussi soulevé lors de ces discussions diplomatiques.
Ce voyage se conclura par une rencontre informelle à Chengdu, dans la province du Sichuan, un cadre propice pour approfondir les relations, dans un environnement détendu, loin des enjeux politiques rigoureux.







