Le parquet de Tizi-Ouzou, en Algérie, a validé ce mercredi 3 décembre la condamnation à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes, arrêté en juin dernier pour ce que les autorités qualifient d’"apologie du terrorisme".
La cour d'appel a confirmé le verdict prononcé en première instance, laissant la salle d’audience sous le choc. Les proches du journaliste, présents sur place, ont exprimé leur désarroi face à cette situation inédite. Dans un témoignage poignant, Gleizes a imploré la clémence du tribunal, confessant avoir commis des erreurs tout en soulignant ses intentions initiales d'informer.
Les raisons de la condamnation
Les autorités algériennes ont accusé le journaliste d'avoir établi des connexions avec des responsables d'un club de football de Tizi-Ouzou, la JSK, dont certains membres seraient associés au mouvement d'autodétermination de la Kabylie, classé terroriste. Gleizes a admis qu'il aurait dû obtenir un visa de journaliste pour couvrir son sujet en Algérie, un aspect que son avocat, Emmanuel Daoud, a jugaient d'essentiel dans son défi judiciaire.
Les perspectives d'appel
Suite à sa condamnation, Gleizes dispose désormais d'un recours en cassation. Parallèlement, il pourrait également solliciter une grâce présidentielle, comme cela a été récemment le cas pour l'écrivain algérien Boualem Sansal, qui a retrouvé la liberté après une peine de cinq ans, grâce à l'intercession du président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon RTL.
Conditions de détention et soutien familial
Dans sa cellule de 10 mètres carrés, Gleizes partage son espace avec un co-détenu malien. Il a trouvé réconfort en donnant des cours de français et en jouant aux échecs. Son frère a pu le visiter sous surveillance, apportant une bouffée d'air frais dans une situation difficile. Gleizes, selon des sources proches, se concentre sur sa forme physique et mentale pour faire face aux défis de la détention.
Réaction de la France et des défenseurs des droits humains
La réaction officielle de la France a été tardive, mais claire. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exprimé son « vif regret » face à la confirmation des charges contre Gleizes. L'ONG Reporters sans frontières a également réagi, appelant à une prise de conscience au sein de la justice algérienne sur le rôle fondamental du journalisme. Thibaut Bruttin, le directeur général de l'organisation, a déclaré : "Comment expliquer que le journalisme puisse être perçu comme un crime ?" Une question qui soulève des débats intenses sur la liberté de la presse dans un climat politique tendu.







