Dans un dossier d'une ampleur inédite, l'ancien directeur des ressources humaines du ministère de la Culture, Christian Nègre, fait face à des accusations incroyables, incluant l'humiliation de près de 200 femmes. Six ans après le début de l'enquête, il est mis en cause pour des comportements ahurissants, tels que l'administration de diurétiques à ses collègues, les poussant à uriner devant lui ou les photographiant dans des situations dégradantes.
D'après des sources judiciaires, l'enquête se heurte à des complications majeures dues au nombre exceptionnel de victimes. Actuellement, 197 femmes ont témoigné, et leurs histoires horrifiantes mettent en lumière les abus de pouvoir au sein du ministère. Certaines victimes expriment leur désespoir face à la lenteur de la justice, ressentant une profonde impunité alors que l'enquête piétine.
Des témoignages, comme celui de Hiyam, illustrent la détresse des victimes. "Il est difficile de croire que cela a pu se produire dans un cadre professionnel. À l'époque de l'incident, je me sentais totalement démunie", relate-t-elle. Les procédés de Nègre, relèvent les enquêteurs, semblent avoir été soigneusement orchestrés, s'appuyant sur son statut pour manipuler celles qui se trouvaient sous son autorité.
En fin 2019, le ministre de la Culture de l'époque, Franck Riester, avait qualifié l'affaire de "complètement folle". L'ampleur des faits a poussé le ministère à mettre en place une cellule d'écoute pour les victimes, mais les résultats escomptés semblent encore lointains.
Comme le souligne la Fondation des Femmes, "ce type de dossier nécessite une attention particulière, mais la justice semble dépassée par les événements, laissant les victimes dans l'incertitude". Les lenteurs dans les procédures judiciaires incitent à une réflexion sur les moyens accordés à la justice pour traiter des cas de cette envergure.
Alors que les juges d'instruction ont des affaires prioritaires à traiter, le cas de M. Nègre, même s'il concerne des accusations graves, peine à avancer. D'autres médias, tels que Le Monde et France Info, rappellent que cette situation pourrait mener à une réunion d'information prévue en 2026 pour éclairer toutes les parties sur l'état d'avancement du dossier.
En attendant, certains des plaignants ont pu obtenir des dédommagements administratifs, dont un montant d'environ 12 000 euros, illustrant une première compensation face à une situation tragique qui a marqué de nombreuses carrières dans le ministère.







