À partir du 5 janvier 2026, les médecins libéraux appellent à une grève massive, une première dans l'histoire du secteur. Les six syndicats représentatifs dénoncent le projet de budget de la Sécurité sociale voté récemment, le qualifiant de menace pour leur profession.
Cette mobilisation, qui a été annoncée le 26 novembre dernier, a vu des avancées lors des discussions parlementaires, mais celles-ci n'ont pas suffi à apaiser la colère des médecins. « Jamais un gouvernement n'avait porté des attaques aussi nombreuses contre la médecine libérale en si peu de temps », ont affirmé les syndicats, incluant des généralistes et des spécialistes ainsi que des organisations d'internes.
Même si certaines concessions ont été obtenues, notamment concernant l'impossibilité d'imposer des baisses de tarifs pour des activités jugées trop rentables, des préoccupations subsistent. Un point de discorde majeur est l'imposition d'amendes pour les médecins qui n'alimentent pas le dossier médical partagé (DMP). Philippe Cuq, président du Bloc, s'indigne de ces sanctions, dénonçant une mesure pour un outil souvent inefficace. Il a déclaré à l'AFP : « Comment peut-on pénaliser des professionnels pour ne pas utiliser un système qui ne fonctionne pas ? »
Au-delà du budget de la Sécurité sociale, la colère des généralistes s'étend à d'autres projets de loi, comme celui contre la fraude. Celui-ci impose que les médecins qui prescrivent plus d'arrêts maladie que leurs pairs puissent être placés sous objectifs, ce qui soulève de vives critiques.
Les syndicats se mobilisent également contre les propositions de lois Garot et Mouiller, qui visent à restreindre la liberté d'installation des médecins, un enjeu crucial pour lutter contre les déserts médicaux. Ils ont prévu de manifester à Paris le 10 janvier en parallèle de la grève.
Cette grève, qui ne fait que renforcer les tensions dans le paysage médical français, soulève des interrogations sur l'avenir des soins de santé en France. Face à une crise de confiance croissante entre les médecins et les autorités, les avis d'experts se rejoignent sur la nécessité d'un dialogue constructif afin de trouver des solutions durables. Comme l'affirme le Dr Dupont, généraliste à Nantes, « les médecins doivent être entendus pour garantir un système de santé de qualité pour tous ». La situation reste donc à suivre de près.







