Les élections présidentielles chiliennes du 14 décembre marquent une étape décisive pour le pays, alors que l'extrême droite, conduite par José Antonio Kast, se présente en tête des sondages pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet. Jeannette Jara, candidate de gauche et ministre du travail, a terminé en tête du premier tour mais peine à rassembler les voix nécessaires pour contrer la vague conservatrice.
Kast, 59 ans, a basé sa campagne sur des promesses de durcissement des politiques sécuritaires et d'expulsion des migrants illégaux, principalement des Vénézuéliens fuyant la crise. Ce dernier a réussi à capter l'attention du public avec son discours sur l'insécurité, malgré des statistiques indiquant une baisse des homicides ces dernières années, selon El Mostrador.
Jeannette Jara, 51 ans, bien qu'elle ait remporté le premier tour avec une légère avance, devra mobiliser une coalition large pour espérer contrer la popularité de Kast. Ses promesses incluent l'augmentation du salaire minimum et la défense des retraites, des sujets sensibles dans un contexte économique difficile.
Une populiste en pleine ascension
Les inquiétudes liées à la criminalité et à l'immigration irrégulière dominent les préoccupations des électeurs, laissant entrevoir pourquoi le discours sécuritaire de Kast trouve un écho favorable. En 2019, la révolte sociale à la recherche d'une plus grande égalité a marqué les esprits, mais des promesses non tenues et la crise sanitaire qui a suivi ont généré des frustrations croissantes. Selon des experts, le récit de Kast sur l'effondrement du pays flatte les peurs d'une population inquiète.
Kast, qui a admis son soutien à la dictature militaire, a également été critiqué pour ses positions ultraconservatrices, comme son opposition à l'avortement et au mariage homosexuel. Cependant, il a évité ces thèmes durant sa campagne actuelle, favorisant un message plus axé sur la sécurité.
Les résultats, attendus à la fermeture des bureaux de vote, pourraient bien redéfinir le paysage politique chilien avec des implications profondes sur la démocratie et les droits sociaux. Ce scrutin s'annonce comme un test de résistance face aux forces du conservatisme au Chili.







