Le groupe ACI, connu pour sa reprise d'entreprises en difficulté, se trouve aujourd'hui à un tournant critique. Avec environ 1.300 salariés dans la balance, la justice commerciale à Lyon examine un dossier qui pourrait sceller l'avenir de la holding.
Philippe Rivière, le cofondateur et principal actionnaire d'ACI Group, s'est présenté devant le Tribunal des activités économiques (TAE), dans l'espoir d'éviter une liquidation judiciaire. Lors d'une audience précédente, il avait promis de rassembler les fonds nécessaires pour sauver l'entreprise, mais le temps presse et la confiance des juges semble ébranlée.
L'avocat de Rivière, Jean-Marie Chanon, a déclaré à l'AFP qu'une proposition de financement avait été soumise, visant à prolonger la période d'observation. Cependant, les syndicats, inquiets pour l'avenir, doutent des capacités de leur dirigeant. Fabrice Fort, coordinateur régional de la CGT Métallurgie, a exprimé ses craintes quant à une éventuelle annonce de liquidation. "Les promesses non tenues sont nombreuses. La méfiance s'est installée", a-t-il déclaré.
Depuis sa création en 2019 par Rivière et Patrice Rives, ACI Group a acquis plusieurs entreprises, particulièrement dans les secteurs de la défense et de l'aéronautique. Initialement perçu comme un acteur clé de la souveraineté industrielle française, le groupe a vu son modèle économique s'effondrer en raison de promesses non tenues et de pertes financières croissantes. Selon des sources du ministère de l'Économie, le chiffre d'affaires de la holding s'élevait à 120 millions d'euros en 2024.
Plus de six entités du groupe ont déjà été liquidées, d'autres s'approchant du même sort. Des experts appellent à une révision des aides étatiques, plaidant pour une plus grande transparence et un meilleur contrôle des fonds publics attribués à des entreprises en difficulté. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a promis d'examiner chaque filiale de près, mais la situation reste incertaine pour les employés, d'autant plus que la décision du tribunal est attendue aujourd'hui.
Dans ce contexte dramatique, de nombreux manifestants se sont réunis devant le palais de justice, dénonçant une gestion jugée irresponsable. "Le scandale des aides de l'État est une thématique qui ne peut être ignorée", ajoute Fabrice Fort. La suite des événements sera cruciale pour l'ensemble des employés d'ACI Group et pour l'industrie française dans son ensemble.







