Dans un contexte où les distributeurs de billets diminuent rapidement, le député socialiste Pierrick Courbon a récemment pris l'initiative de promouvoir le cashback comme solution alternative pour garantir l'accès à l'argent liquide en France. Bien que le cashback existe depuis 2018, son utilisation reste marginale, avec seulement 27 418 commerçants l'offrant à ce jour, souvent sous des conditions strictes.
Lors d'une commission à l'Assemblée nationale, Courbon a souligné l'importance de cette mesure pour répondre à une réelle demande des citoyens, tant en milieu urbain qu'en zone rurale, face à la fermeture continue des agences bancaires et des distributeurs. Selon la Fédération française bancaire, 5 000 agences ont été fermées au cours de la dernière décennie, ce qui a considérablement réduit le nombre de points d'accès à l'argent liquide, de 52 697 en 2018 à 42 578 fin 2024.
Le député a expliqué, par exemple, comment le système fonctionne en disant : « Je vais chez mon boulanger. J’y achète un gâteau à 20 €. Je le paie 50 € avec ma carte. Et il me rend 30 € en argent liquide. » Pour dynamiser l'utilisation du cashback, son texte de loi envisagerait d'augmenter le plafond maximal de 60 à 150 euros par opération et d'imposer la gratuité du service pour les clients.
Ce dispositif, jugé comme une solution de dépannage, resterait limité aux fonds disponibles, sans autoriser un stockage excessif d'argent dans les commerces. En parallèle, Courbon suggère de confier à La Poste la responsabilité d’installer et de gérer des distributeurs de billets dans les communes carencées. Cette mission de service public serait financée par une taxe sur la fermeture des distributeurs, incitant ainsi les banques à reconsidérer leurs décisions de retrait.
Des experts dans le domaine financier, comme ceux de l'Institut Montaigne, avertissent cependant que la transition vers le numérique pourrait rendre ce système obsolète à l'avenir. Pourtant, de nombreux Français continuent de préférer l'argent liquide. Une enquête menée par l'Observatoire de la consommation a révélé que 66% des répondants se déclarent encore fortement attachés aux espèces.
En somme, la proposition de Pierrick Courbon pourrait bien constituer un tournant dans la manière dont les Français accèdent à leur argent, offrant une solution pragmatique aux défis contemporains de la banque de proximité.







