Grève historique chez LVMH : la colère des salariés du champagne et du cognac monte

Les employés de LVMH s'unissent pour réclamer une juste part des bénéfices.
Grève historique chez LVMH : la colère des salariés du champagne et du cognac monte
Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, lors de l’assemblée générale des actionnaires de la société à Paris, le 20 avril 2023. © Eliot Blondet/ABACAPRESS.COM

Le 5 décembre, une grève sans précédent a éclaté chez LVMH, affectant les célèbres marques Hennessy, Moët & Chandon, Veuve Clicquot, Ruinart et Krug. À l'initiative de la CGT, le mot d'ordre était clair : « zéro participation, zéro production ». C’est la première fois depuis sa fondation que les salariés de ces maisons prestigieuses se voient privés de participation aux bénéfices et de la prime de valeur, amenuisant de façon significative leurs revenus, pouvant atteindre jusqu'à 30 % de pertes.

La mobilisation s'annonce massive, amalgamant ouvriers et cadres, soutenue par des syndicalistes de l'Ugict. Un tract de la CGT Moët Hennessy rappelle que « les résultats et bénéfices de l’entreprise sont le fruit du travail acharné des salariés ».

Des profits record et une situation de travail précaire

Alors que la santé financière de LVMH se porte à merveille, avec un chiffre d’affaires de 58 milliards d'euros en septembre, la direction a maintenu les dividendes pour les actionnaires à 5,50 euros par action. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle intervient dans un contexte social déjà tendu, marqué par la suppression de 1 200 postes chez Hennessy, représentant plus de 10 % des effectifs, dont 450 ont déjà été réalisés. Les travailleurs se sentent trahis alors que la fortune de Bernard Arnault, PDG du groupe, a augmenté de 16 milliards d’euros en l’espace de quelques jours.

Les syndicalistes demandent l’ouverture rapide de négociations pour des compensations financières et une prime de Noël exceptionnelle. Ils insistent sur le fait que si LVMH est devenu le leader mondial du luxe, cela repose en grande partie sur le dévouement de ses employés. « La direction demande toujours davantage d’efforts, tout en continuant de favoriser les actionnaires », déplore le communiqué de l’intersyndicale CGT Champagne.

Une analyse du journal L’Humanité souligne que ce conflit illustre une fracture croissante entre les profits des entreprises de luxe et les conditions de vie de leurs employés. L’impact de cette grève pourrait être significatif, non seulement pour les salariés, mais aussi pour l'image de LVMH, qui doit naviguer entre sa quête de profit et les attentes de ses travailleurs.

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