À Yerres et Crosne, dans l'Essonne, un vaste réseau mêlant travail dissimulé, hébergement indigne et trafic de faux papiers a été démantelé. Lors d'une opération orchestrée par l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) ainsi que la police nationale, les forces de l'ordre ont découvert un véritable microcosme clandestin derrière un garage de scooters.
En effet, les enquêteurs ont identifié plus de quarante pièces sommaires, sans fenêtres ni ventilation, louées pour environ 150 euros par semaine à des personnes principalement originaires du Brésil, souvent en situation irrégulière. Au total, 27 occupants ont été signalés, dont la majorité se trouve en séjour irrégulier.
Cette enquête, déclenchée par des plaintes pour nuisances et des va-et-vient suspects, a mobilisé près de 80 policiers dans les villes de Yerres, Crosne et Villejuif. Les locaux, répartis sur deux niveaux, ne proposaient que deux douches et deux WC, rendant ces conditions de vie insupportables.
Le maire dYerres, Olivier Clodong, a qualifié cette exploitation de "honteuse" et a salué l'efficacité des services de police. En parallèle, des scooters étaient également loués (100 euros) à des livreurs précaires, facilitant ainsi leur exploitation.
Trois suspects arrêtés
Trois individus ont été arrêtés et seront présentés devant le parquet d'Évry-Courcouronnes. Parmi eux, le principal suspect, un franco-brésilien, est accusé d'aide au séjour irrégulier en bande organisée ainsi que de travail dissimulé. Un second suspect, également franco-brésilien, est suspecté d'avoir géré le travail au noir dans les garages. Un troisième homme est poursuivi pour avoir fourni l'immeuble où se déroulaient ces activités criminelles.
Simultanément, des policiers ont trouvé d'autres travailleurs non déclarés liés à ce même réseau à Crosne, confirmant un schéma d'exploitation similaire incluant hébergement indigne et mesures coercitives face à la dépendance matérielle.
Un laboratoire de contrefaçon découvert
Dans une maison louée par l'un des suspects, les enquêteurs ont décelé un laboratoire de contrefaçon actif. Plus d'une centaine de passeports vierges, ainsi que du matériel d'impression sophistiqué et plus de 100 000 euros en liquide ont été découverts. Cette adresse servait également de boîte aux lettres pour plusieurs sociétés, quasi exclusivement établies sur la base de documents frauduleux.
Les autorités judiciaires d'Évry-Courcouronnes ont demandé la détention provisoire des trois suspects, considérant le risque de fuite et de concertation. L'Oltim continue d'explorer les ramifications, possibles implications financières et éventuelles connexions avec d'autres réseaux criminels.







