La filiale française de Nokia, le géant finlandais des télécommunications, a récemment signé un accord avec les syndicats CFDT et CFE-CGC, entraînant la suppression de 421 postes en France. Cette décision, validée le 19 décembre, impacte notamment 78 postes sur le site de Lannion en Bretagne et 343 dans la région parisienne, notamment à Paris-Saclay.
Un plan de départs volontaires
Ce plan de rupture conventionnelle collective (RCC) constitue une mesure significative, affectant plus de 18 % des 2 300 salariés de la société en France. Les départs se feront uniquement sur base volontaire, les employés pouvant s'inscrire à partir de janvier 2026 jusqu'à la fin juin.
Les ruptures conventionnelles collectives, qui ne requièrent pas de justification économique, doivent cependant recevoir l'accord des représentants du personnel, ce qui a été réalisé avec la signature des syndicats majoritaires. Ce mécanisme a selon certains experts, comme Philippe Dufour, spécialiste des relations de travail, l’avantage de faciliter la transition pour les employés concernés sans mettre en péril l'ensemble de l'entreprise.
Des avis partagés parmi les syndicats
Bien que la CFDT et la CFE-CGC aient approuvé cet accord, toutes les voix ne s'accordent pas sur sa pertinence. Olivier Marcé, délégué syndical central CFE-CGC, a admis que « les suppressions d'emplois ne sont jamais une bonne nouvelle », mais a également suggéré que cela pourrait représenter une « opportunité » pour les salariés plus âgés, permettant ainsi de rajeunir la structure de la société.
D'un autre côté, la CGT, qui n'a pas signé l'accord, s'est fermement opposée à cette démarche, la qualifiant de « stratégie de démantèlement » qui compromet l'emploi. Dans un communiqué, le syndicat a critiqué l'utilisation systématique des ruptures conventionnelles collectives comme moyen de gestion, insistant sur la nécessité d'une réflexion approfondie sur la stratégie industrielle de l'entreprise.
À l'échelle nationale, cette situation s'inscrit dans un contexte plus large de restructurations au sein du secteur technologique et de télécommunications en France, accentué par des défis économiques. Des experts, tels que Marc Lacroix, économiste au CNRS, soulignent que la compétition accrue et les changements dans le paysage technologique rendent ces mesures inévitables, bien que douloureuses.







