Face à la montée des accidents liés à la consommation de protoxyde d'azote, Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, a récemment exprimé son soutien pour classifier cette substance comme un produit stupéfiant. Cette décision fait suite à un tragique accident survenu en novembre qui a coûté la vie à Mathis, un jeune de 19 ans, percuté par un conducteur sous l'influence de ce gaz hilarant.
Darmanin a affirmé sur les antennes de BFMTV/RMC : "Je souhaite que le protoxyde d'azote soit vu comme la drogue" et a engagé le gouvernement à travailler sur un encadrement rigoureux de son usage. Depuis son utilisation dans des domaines tels que la médecine et la gastronomie, les dérives de cette substance inquiètent de plus en plus. Malgré une interdiction de vente aux mineurs depuis 2021, elle demeure légale dans de nombreux contextes, renforçant ainsi la nécessité d'une réforme.
Les parents de Mathis, soutenus par l'avocat Me Antoine Régley, préconisent un resserrement des réglementations, réservant la vente aux professionnels qualifiés. En parallèle, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a souligné la nécessité de prohiber les "usages détournés" du protoxyde d'azote, surtout lorsqu'il est consommé dans un but euphorisant.
Plusieurs experts de santé publique, comme le Dr Pierre Édouard, estiment que ce gaz, en dépit de son usage médical légitime, peut entraîner des effets secondaires graves, notamment des troubles de la coordination. "Nous devons insister sur les risques inhérents à sa consommation récréative," a-t-il déclaré.
En réponse à ces préoccupations, le ministre Darmanin envisage d'introduire de nouvelles sanctions, notamment l'interdiction de conduire sous l'effet du gaz, ce qui serait considéré comme une circonstance aggravante en cas d'accident. Il précise également que la saisie du véhicule pourrait être envisagée si du protoxyde d'azote est découvert dans l'habitacle.
Les statistiques soulignent une consommation croissante parmi les jeunes adultes : d'après une enquête Ipsos, 10 % des moins de 35 ans admettent avoir utilisé du protoxyde d'azote lors de soirées, et parmi eux, une proportion significative l'a fait en conduisant.
Les récents drames ont ainsi ravivé le débat sur la réglementation de cette substance, incitant les autorités à envisager des mesures plus sévères. La route saurait-elle être plus sûre sans le protoxyde d'azote ? Une question brûlante qui mérite une réflexion approfondie.







