Invité sur RMC, Louis Sarkozy, candidat à la mairie de Menton et fils de l'ancien président français, a fait sensation en suggérant de supprimer les feux rouges, les lignes blanches et les panneaux de signalisation. Pour lui, cet assouplissement des règles de circulation vise à favoriser la responsabilité individuelle des usagers de la route.
Ce constat provient d'une enquête de la Fondation Vinci Autoroutes révélant que 95 % des automobilistes craignent les comportements à risque des autres conducteurs. Face à cette situation préoccupante, Louis Sarkozy estime que "notre code de la route est trop contraignant" et plaide pour une simplification radicale des routes françaises. "Ce qui tue les automobilistes, c'est l'assistanat", a-t-il ajouté en référence à ce qu'il qualifie d'une inversion des rôles entre l'autorité et le citoyen.
Un modèle inspiré des Pays-Bas
Pour appuyer son idée, Sarkozy s'inspire du concept des naked roads expérimenté aux Pays-Bas. Sur ces routes dépouillées de signalisation, des études montrent une réduction des accidents, car les usagers apprennent à être plus vigilants et à mieux interagir. Cependant, un tel modèle a principalement été testé dans des zones urbaines spécifiques, où piétons, voitures et cyclistes cohabitent.
Néanmoins, cette proposition soulève de nombreuses interrogations. Par exemple, une étude de l'Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR) rappelle que 58 % des conducteurs ne jugent pas nécessaires d'utiliser leur clignotant. De plus, 67 % des automobilistes, 70 % des piétons et 40 % des cyclistes avouent avoir déjà grillé un feu rouge. Pas plus de 70 % des piétons traversent au rouge, ce qui remet en question la faisabilité d'un système basé uniquement sur la responsabilité individuelle.
Des experts soulignent également que cette approche pourrait aggraver les comportements à risque, surtout dans un paysage routier français où la discipline est déjà souvent mise à mal. Pour Philippe Chazal, expert en sécurité routière, "la présence de la signalisation est essentielle pour réguler le flux et prévenir les accidents, surtout dans des zones à fort trafic". On peut donc se demander si une telle initiative est réellement bénéfique ou si elle risque, au contraire, de mettre en danger davantage d’usagers.
En conclusion, bien que la vision de Louis Sarkozy puisse séduire par son audace et sa volonté de moderniser le code de la route, elle suscite perplexité et débat. La sécurité routière doit-elle vraiment reposer sur la bonne volonté de chacun ? Seul l’avenir nous le dira.







