Dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde, des personnalités influentes, allant d’Élise Lucet à l'ancienne ministre Olivia Grégoire, lancent un cri d'alarme face à la menace qui pèse sur l'Institut national de la consommation (INC) et son magazine phare, 60 millions de consommateurs. Le budget 2026 du gouvernement prévoit la liquidation de l'INC, qui a pour mission d'informer et de protéger les consommateurs français.
Le projet de loi de finances, actuellement en discussion au Parlement, envisage de fermer cet établissement public d'ici mars 2026. Selon le gouvernement, la situation financière de l'INC serait « très dégradée », justifiant ainsi cette suppression, mais les signataires estiment qu'une telle décision remet en cause un « pilier essentiel de la démocratie et de l'information », comme le rapporte Sud Ouest.
« Ce n'est pas simplement un magazine qui est menacé, mais un ensemble de ressources et d'expertises précieuses pour nos consommateurs face aux géants du commerce mondial », a déclaré Julia Cagé, économiste impliquée dans cette initiative. Le magazine, avec ses 80 000 abonnés, joue un rôle crucial dans la lutte contre la désinformation, à tel point qu'il a récemment révélé le scandale des poupées sexuelles vendues sur Shein, alertant ainsi de nombreux consommateurs.
Ce gaspillage d'une institution dédiée à la défense des droits des consommateurs a provoqué un tollé, 200 personnes ayant signé la lettre ouverte pour appeler à la préservation de l'INC. Ils soulignent que pendant que des millions d'euros d'aides publiques sont accordés à des médias privés, l'INC, dont le budget a été réduit de 6,3 millions à 2,7 millions d'euros, est exposé à une asphyxie financière sévère.
« L’INC, créé en 1966, ne doit pas être sacrifié au nom de considérations budgétaires », a déclaré Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le déficit de l'Institut a atteint 719 000 euros en 2024, avec un chiffre d'affaires de seulement 11,6 millions d'euros. La perte de cet établissement serait un coup dur pour la protection des consommateurs dans un contexte économique déjà chahuté.







