Les discussions entourant le budget de la Sécurité sociale prennent une tournure houleuse. Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, n’a pas mâché ses mots à l’égard du Premier ministre Sébastien Lecornu lors d'un discours passionné. Il accuse le gouvernement de permettre un « hold-up fiscal », ainsi que des atteintes aux principes sociaux et démocratiques.
Retailleau a déclaré : « Ce projet de budget est inacceptable. Il s’agit d’un hold-up fiscal par le biais de l’augmentation de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). En outre, il constitue un hold-up social en raison de l'absence de réforme des retraites. Enfin, c’est un hold-up démocratique, car jamais la France n’a été aussi à droite, tout en ayant un gouvernement aussi à gauche. » Ces déclarations interviennent alors que les députés doivent voter sur le volet des dépenses du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Un vote crucial et incertain
Retailleau a précisé que le texte n'est pas soutenable et a exhorté ses collègues à choisir entre l'abstention ou un vote contre ce budget. Les tensions s’intensifient au sein de la coalition gouvernementale, ce qui rend la situation encore plus imprévisible. En effet, après avoir approuvé le volet recettes vendredi dernier, les députés se préparent à un vote aux implications notables.
L’ancien ministre de l’Intérieur a également reproché à Lecornu de s’être lié avec des « socialistes » tout en critiquant son abandon de la réforme des retraites. Il a insisté sur le fait qu'aucune manœuvre politique ne devrait valider un tel budget, mettant en garde contre des compromis furtifs qui pourraient influencer le vote final.
Dans un contexte politique en mutation, Retailleau a souligné la nécessité pour le président de la République de se repositionner. Selon lui, Emmanuel Macron a été désavoué lors des dernières élections législatives anticipées de 2024 et devrait envisager une prise de recul.
Il a également plaidé en faveur d'une « union des droites » à l'approche des prochaines élections, incitant les électeurs du Rassemblement National (RN) à rejoindre ses rangs pour solidifier une offre politique cohérente.
Des analystes politiques, comme ceux du Monde, estiment que la situation actuelle pose un défi significatif à l’équilibre politique français, alors que les partis rivaux intensifient leurs tactiques en vue des élections futures.







