Le Parti socialiste (PS), tout en s’insurgeant contre l'utilisation du 49.3, semble paradoxalement se tourner vers cette méthode controversée pour éviter un vote délicat sur le budget. Sébastien Lecornu, le Premier ministre, est conscient de la situation. « Nous ne reviendrons pas en arrière », a-t-il insisté, affirmant que ces règles doivent évoluer en réponse aux nouvelles réalités politiques.
Un député PS a même glissé, lors d'un repas bipartite : « Bien sûr qu'on est favorables au 49.3, mais il faut reconnaître que le moment n'est pas encore propice ». Les socialistes, qui redoutent d'appuyer le budget, espèrent qu'une manœuvre gouvernementale les exonérera de cette responsabilité, selon les critiques formulées dans le journal Le Monde.
Avec la crainte de se voir assimilés à la majorité gouvernementale qui, ils le soulignent, n'est pas vraiment établie, le PS semble partagé entre son indignation face au « passage en force » et une attente sous-jacente pour un recours au 49.3. Cet outil, bien que décrié, pourrait leur permettre d’éviter l'embarras d’un vote favorable.
Des commentateurs politiques, comme ceux du France 24, notent que cette situation révèle non seulement l'hypocrisie politique, mais aussi la difficulté de l'opposition à se définir dans un paysage où le gouvernement, souvent accusé d'autoritarisme, est en position précaire.
Alors que la réforme des retraites a été gelée et que plusieurs concessions ont été faites pour apaiser les tensions, le Premier ministre refuse de céder à la tentation d'un 49.3. La volonté de ne pas subir d'humiliation politique le pousse à une posture défensive. À moins que les socialistes ne fassent pression sur lui, le 49.3 semble désormais un espoir illusoire dans un paysage politique en pleine mutation.







