Le 9 décembre dernier, près d'une soixantaine d'artefacts autochtones, conservés au Vatican depuis près d'un siècle, ont été officiellement rapatriés au Canada. Présentés dans un musée du pays, ces objets historiques soulèvent des appels insistants pour le retour d'autres artefacts. Les conditions de leur transfert, qui remontent aux années 1920, demeurent controversées et suscitent des interrogations sur leur provenance.
Parmi les 62 pièces restituées, de nombreux petits objets tels que des bijoux et des outils, un élément marquant demeure un kayak Inuit complet. Selon Natan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, cet artefact n'était pas destiné à l'exposition mais à des pratiques culturelles telles que la chasse. Les négociations pour son retour ont été longues et délicates, témoignant de l'importance de ces objets pour les communautés concernées.
Mary Simon, la gouverneure générale et première personne autochtone à occuper ce poste, a salué cette restitution comme un moment *« historique »*. Dans un communiqué, elle a souligné que ces objets avaient été trop longtemps éloignés des communautés qui leur sont liées. Elle a également remercié le pape pour avoir tenu la promesse faite lors d'un voyage au Canada, où François a présenté des excuses aux communautés autochtones pour les abus endurés dans des écoles catholiques, des événements considérés comme un véritable *« génocide »*.
Cody Groat, expert en patrimoine culturel autochtone à l’Université Western, considère ce rapatriement comme *« un point de départ »*. Les circonstances entourant l'acheminement des objets vers le Vatican dans les années 1920 restent floues. Alors que le Vatican parle de don, Groat souligne que le contexte colonial rend cette notion de *« cadeau »* problématique. Historiens et universitaires estiment que d'autres artefacts pourraient être encore conservés au Vatican, bien que leur nombre reste indéterminé.
Ce retour marque une avancée significative dans le dialogue sur la restitution des biens culturels, et nombre d'experts militent pour le rapatriement d'autres objets en France, notamment via les colonnes de Le Monde. Alors que la nation canadienne continue de se confronter à son passé colonial, chaque restitution est une étape vers la réconciliation et la reconnaissance des droits autochtones.







