Nicolas Sarkozy refuse de soutenir un front républicain contre le RN

Nicolas Sarkozy rompt avec l'idée d'un front républicain contre le RN.
Nicolas Sarkozy refuse de soutenir un front républicain contre le RN
Depuis sa sortie de prison, l’ancien président fait de rares apparitions publiques, sauf au Parc des Princes pour voir le PSG jouer. © AFP

Dans son ouvrage à paraître ce mercredi, Nicolas Sarkozy, l'ancien président de la République, n'hésite pas à faire des révélations sur ses interactions avec Marine Le Pen et ses réflexions sur l’état actuel de la politique française. Dans Le Journal d’un prisonnier, il évoque un échange marquant avec la leader du Rassemblement national (RN) où il lui a assuré qu’il ne participerait pas à un éventuel « front républicain » contre elle.

Cette déclaration survient après sa récente condamnation à cinq ans de prison suite à ses affaires judiciaires, dont celle du financement libyen de sa campagne de 2007. Sarkozy, en remerciant Le Pen de son soutien, lui a affirmé : « Non, et de surcroît, je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet ».

À travers ces mots, l'ex-président plaide pour un rassemblement

plus large de la droite, un message qui pourrait d’ores et déjà résonner chez certains électeurs. Ce point de vue, partagé par des membres du RN, comme Jean-Philippe Tanguy, fait écho à un souhait de redéfinir les alliances politiques traditionnelles. Tanguy a déclaré : « La position de Nicolas Sarkozy est intéressante, car elle démontre que le mythe du barrage républicain peut être remis en question ».

En revanche, certains membres des Républicains, à l'image de Xavier Bertrand, se disent préoccupés par cette nouvelle posture. Bertrand explique préférer les convictions passées de Sarkozy, qui avaient pour but de combattre le RN sans compromis : « À l’époque, il refusait toute collusion avec les extrêmes ».

Sarkozy n'épargne pas Emmanuel Macron non plus, évoquant une relation devenue distante après la décision de dissoudre l'Assemblée nationale et critiquant notamment un retrait de sa Légion d’honneur. « J'avais décidé de tourner la page de notre amitié sans pour autant entrer dans une opposition systématique », écrit-il.

Cette dynamique entre Sarkozy, Le Pen, et Macron pourrait également signaler un bouleversement dans le paysage politique français, où la droite traditionnelle cherche à s'adapter. Comme l’indique le politologue Jean-Marie Le Guen : « Les discours et attitudes changeants des leaders peuvent modifier en profondeur les lignes de fracture politiques ».

À l'heure actuelle, l'ex-président fait face à un appel suite à sa condamnation, laissant planer des incertitudes quant à son avenir politique, notamment avec un jugement à venir fixé entre mars et juin 2026.

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