Des affrontements récents ont ravivé les tensions à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, remettant en cause un cessez-le-feu fragile établi en octobre. Selon des habitants de la région, les échanges de tirs, qui ont duré environ deux heures, ont débuté vendredi soir, entraînant des accusations mutuelles entre les autorités des deux pays.
Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a déclaré sur le réseau social X que l'armée pakistanaise avait attaqué des positions afghanes dans le district de Spin Boldak, forçant une réponse des forces afghanes. De son côté, le porte-parole du Premier ministre pakistanais, Mosharraf Zaidi, a accusé les talibans d'avoir ouvert le feu sans provocation.
Les tensions frontalières ne sont pas inconnues; elles ont connu une intensification alarmante ces derniers mois. Fin octobre, un affrontement d'une ampleur inédite avait causé près de 70 morts, aggravant la relation déjà turbulente entre les deux nations. Une trêve, médiatisée par le Qatar et la Turquie, avait été mise en place, mais celle-ci semble de plus en plus difficile à maintenir.
Ali Mohammed Haqmal, responsable des informations à Kandahar, a également pointé du doigt le Pakistan pour avoir déclenché les hostilités, affirmant même que des tirs de mortier avaient touché des habitations civiles. Les autorités pakistanaises n'ont pas encore fait de commentaires à ce sujet.
En effet, la sécurité régionale est un enjeu complexe et potentiellement explosif. Plusieurs experts en géopolitique soulignent qu’une résolution durable nécessite non seulement un cessez-le-feu, mais également des discussions approfondies sur des questions sous-jacentes, telles que la traçabilité des frontières et les droits des minorités des deux côtés.
Pour l'heure, bien que les deux parties aient convenu de mettre fin aux échanges de tirs, la méfiance demeure, et la région continue de vivre sous la menace d'une escalade de la violence.







