Paris (France) – Le célèbre musée du Louvre pourrait être contraint de fermer ses portes ce lundi, en raison d'une grève de ses employés. Cette situation fragilise davantage une institution déjà secouée par le cambriolage de joyaux de la Couronne survenu le 19 octobre dernier.
À 9h00, les salariés se rassembleront en assemblée générale pour débattre d'un appel à une "grève reconductible" lancé par les syndicats, qui dénoncent des conditions de travail de plus en plus dégradées et un accueil insuffisant pour les visiteurs, alors que le Louvre est l'un des musées les plus prisés au monde.
Selon les syndicats CGT, CFDT et SUD, "visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant". Si le résultat du vote, prévu vers 10h00, révèle une forte mobilisation, le musée pourrait fermer certaines de ses sections, voire l'ensemble du bâtiment. Quoi qu'il en soit, il ne pourra pas accueillir le public comme prévu à 9h00 en raison de l'assemblée générale.
Christian Galani, représentant de la CGT, a souligné : "Nous nous préparons à une mobilisation de grande ampleur. Le nombre de grévistes sera significativement plus élevé que d'habitude." Cette agitation s'ajoute à la crise que traverse actuellement le musée.
Pour éviter une fermeture à l'approche des vacances de Noël, des pourparlers ont eu lieu récemment entre les syndicats et le ministère de la Culture. Rachida Dati, ministre de la Culture, a promis de reconsidérer une réduction prévue de 5,7 millions d'euros de la dotation publique au Louvre dans le projet de loi de finances 2026, comme le rapportent plusieurs médias français.
Bien que la CGT déclare qu'aucune avancée significative n'ait été faite, la CFDT assure que les discussions se déroulent de manière constructive. Valérie Baud, déléguée de la CFDT, a déclaré qu'il n’y avait pas eu "d’annonces fracassantes", mais que chaque partie semblait comprendre les enjeux en présence.
Réorganisation et crise de sécurité
En parallèle, le musée fait face à des réformes nécessaires alors qu'il doit répondre aux questions concernant les failles qui ont permis le vol des joyaux. La présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra collaborer avec Philippe Jost, nommé par la ministre pour superviser une réorganisation en profondeur du musée.
Rachida Dati a précisé que des "mesures indispensables" doivent être prises, bien au-delà des questions de sécurité. La CFDT demande davantage de clarté sur l’ampleur de cette réorganisation.
Pour ajouter à cette instabilité, des sénateurs poursuivent leur enquête sur les dysfonctionnements du musée, notamment la découverte tardive d'audits alarmants, un sujet que l’ancien président du Louvre, Jean-Luc Martinez, abordera lors de son audition devant la commission culture du Sénat.
Le contexte actuel souligne la nécessité d'une approche globale pour l'avenir du musée, comme l'affirme l'expert en culture Thomas Gérard : "Un musée doit non seulement être un lieu de préservation, mais aussi un espace vivant qui s'adapte aux défis contemporains." La situation demande d'être suivie de près, d'autant que les premières recommandations de la mission de réorganisation devraient arriver fin février 2026.







